Ce 1er mai, des millions de brins de muguet s’échangent en France, perpétuant une tradition populaire et nationale. Mais pendant qu'on célèbre cette fleur locale, une autre réalité : celle d’un commerce planétaire des fleurs coupées qui est dominé par des enjeux économiques et stratégiques.

Cette carte révèle un paradoxe : les plus gros producteurs ne sont pas ceux qui consomment. Tandis que les Pays-Bas orchestrent le marché avec plus de 4 milliards $ d’exportations, les États-Unis, l’Allemagne ou le Royaume-Uni restent largement dépendants des fleurs cultivées au Kenya, en Éthiopie, en Colombie ou en Équateur.

Derrière les bouquets, des chaînes d’approvisionnement globalisées, des relations de dépendance Nord-Sud, et des formes d’influence douce bien réelles : logistique contrôlée par les hubs européens, pressions phytosanitaires, arbitrages tarifaires...

En effet , les hubs européens( comme les Pays-Bas avec la plateforme d’Aalsmeer)  contrôlent la redistribution mondiale : ils imposent les standards de qualité, déterminent les prix via les ventes aux enchères, et concentrent les flux vers les marchés de consommation. Une forme de pouvoir logistique et normatif qui confère à ces pays une position stratégique dans la chaîne de valeur.

À cela s’ajoutent des pressions phytosanitaires : les pays importateurs exigent des traitements, certifications ou contrôles stricts, parfois difficiles à mettre en œuvre pour les producteurs du Sud. Ces contraintes techniques deviennent alors des barrières non tarifaires, invisibles mais redoutablement efficaces.

Enfin, les arbitrages douaniers ou les aides publiques européennes peuvent favoriser certaines filières au détriment d’autres, accentuant les déséquilibres commerciaux...

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