- Neuf mois de crise COVID 19 - "Le diable contempla son œuvre et vit que cela était bon"
" Mais rien ne nous empêche, pour éloigner le cauchemar de cette dystopie**, de continuer à rêver à une société égalitaire et autogérée, débarrassée des actionnaires, des prêteurs et des employeurs, dans laquelle chacun contribuerait selon ses moyens et recevrait selon ses besoins, dans le respect des autres et de la nature.
Rien ne nous empêche d’espérer un miracle… "
Neuf mois, cela fait quelque neuf mois qu’en Occident, ou plus précisément dans les pays sous domination étasunienne, nos vies sont bouleversées au prétexte d’une pandémie qui a bien moins affecté le reste du globe. Neuf mois de douloureuse et angoissante gestation pour accoucher d’une forme de gouvernance autoritaire de gestion de pénurie baptisée dictature sanitaire ou démocrature ou même Macroncrature par quelques empêcheurs de tyranniser en rond…
On ne peut s’empêcher de penser à Rosemary’s baby, le film d’horreur réalisé en 1968 par Polanski. Un genre de film qui est ensuite devenu à la mode, « comme si sous la pression des soubresauts d’alors, le refoulé (le film d’horreur) devenait le seul genre susceptible de rendre compte des nouvelles réalités politiques et sociales », selon le théoricien du cinéma américain des années 1970, Jean-Baptiste Thoret. Critikat, qui le cite, précise que « toute la lignée de films américains qui suivra cet enfant monstrueux sera coordonnée à un étrange basculement qui verra un individu combattre une communauté vampirisée, un système démoniaque ». Ce sera sans succès !
Les mots employés par Thoret et Critikat pour décrire les nouvelles réalités politiques et sociales sont forts : soubresauts, communauté vampirisée, système démoniaque. À quoi font-ils référence ? Pour le comprendre, il faut revenir à 1968 qui a marqué le début de la période de transition menant à la société qui se matérialise aujourd’hui sous nos yeux médusés :
- 8 avril 1968 : Première réunion du Club de Rome. L’oligarchie de l’époque, explique le philosophe Michel Weber, a pris conscience que l’ère de folle prédation qui a suivi la révolution thermodynamique touche à sa fin dans ce monde fini, et elle cherche un autre moyen de maintenir ses profits et ses privilèges. En 1972, le club de Rome publie « Les Limites à la croissance ».
- Mai 68 : Soulèvement qui provoquera le départ du général de Gaulle et son remplacement aux manettes de la France par un banquier.
- Janvier 1971 : Fondation par Klaus Schwab du Forum économique mondial (FEM), massivement sponsorisé par les multinationales. Schwab vient de sortir un ouvrage intitulé Covid-19. The Great Reset (Covid-19 : La grande réinitialisation), un concept qualifié de complotiste par les médias de propagande lorsqu’il sort de la bouche de quelqu’un d’autre…
- Juin 1972 : Conférence onusienne de Stockholm, connue aussi sous le nom de Premier Sommet « Planète Terre ». Elle adopte une déclaration qui mentionne pour la première fois la question du changement climatique et établit des principes pour la préservation et la promotion de l’environnement humain ainsi qu’un plan d’action contenant des recommandations pour une action internationale sur les questions d’environnement.
- 11 septembre 1973 : Coup d’État d’Augusto Pinochet au Chili. Il signe le retour au pouvoir de l’extrême droite, note Michel Weber. Dans les démocraties occidentales le processus est plus lent mais Thatcher arrive au pouvoir en 1979 et Reagan en 1981. Avec Macron, on constate que l’extrême-centre n’a pas grand-chose à envier à l’extrême droite.
Augusto Pinochet
Comme on le voit, le décor des 50 ans qui viennent de s’écouler est planté en deux temps trois mouvements dans les années 1970. Il s’agit pour les puissances d’argent de se rendre Maîtres du monde, sous prétexte de dangers divers et variés, et de mettre en place, subrepticement, une forme de totalitarisme technologique. Un processus qui atteint son apothéose dans le Covidisme, où le contrôle et l’appauvrissement de la population se conjuguent, sous nos yeux incrédules, avec les énormes profits des multinationales.
Le mot totalitarisme vous paraît exagéré ? Il désigne, nous rappelle Michel Weber à la suite d’Hannah Arendt, un système qui ne fait plus de distinction entre le privé et le public. Un État intrusif qui nous dicte nos moindres faits et gestes et qui ne nous laisse pas la moindre intimité. Une intimité pourtant nécessaire à notre développement car « sans intimité il n’y a pas d’individualisation possible ».
Eh bien nous y sommes, non ? L’État français ne nous dicte-t-il pas nos comportements publics et privés dans le moindre détail sous peine d’amendes et même de prison ? Le Conseil d’État ne vient-il pas d’entériner, dans l’indifférence générale, le clone du ficher Edwige auquel Sarkozy avait dû renoncer, à savoir le fichage des opinions politiques et des conceptions philosophiques, de l’appartenance syndicale, des troubles psychologique et psychiatriques ? Sans compter la technologie qui vient aussi détruire l’espace privé. Pour Michel Weber, il s’agit même d’un totalitarisme fasciste puisqu’il cherche à préserver les intérêts d’une minorité aux dépens de la majorité.
Le programme annoncé dans les années 1970 s’est donc bien déroulé à peu près comme prévu. À la manière d’un puzzle, toutes les pièces ont été assemblées une à une, au gré des opportunités et des évènements, par les maîtres du monde qui se réunissaient régulièrement en secret, à Davos ou ailleurs, pour faire le point. Ces milliardaires ont soudoyé les hauts-fonctionnaires, les politiciens, les médias, la justice, la police, la culture, et tous ensemble, ils se sont attelés à la destruction de notre société. Eh oui, pour construire une nouvelle société, il faut d’abord détruire l’ancienne. Lorsqu’on a tous les pouvoirs, nul besoin d’être particulièrement malin. Détruire est infiniment plus facile que construire. De plus, comme nous n’avions pas l’image du puzzle qu’ils assemblaient, ni les moyens qu’ils avaient, ils avaient toujours une longueur d’avance sur nous.
Mais la France, attachée à son modèle social, ne s’est pas laissé faire et il a fallu, pour la « moderniser », employer les grands moyens, ce qui explique que notre pays soit aujourd’hui en si mauvais état.
Pendant les neuf mois où, comme Rosemary, dans le film prémonitoire de 1968, nous avons dû rester enfermés chez nous, soumis à d’interminables angoisses, de terribles privations, d’horribles souffrances et de cuisantes humiliations ; pendant les neuf mois où nous avons dû contenir notre rage devant l’arbitraire, l’incurie et le sadisme de Macron qui n’a pas hésité à nous rendre responsables de la situation et à maltraiter nos enfants en les obligeant à porter un masque asphyxiant et à fuir leurs camarades ; pendant ces neuf mois, les Maîtres du monde ont posé les dernières pièces du puzzle.
Le puzzle représente un champ de ruines, au-dessus duquel trône l’enfant de Rosemary et du diable.
Tout ce qui faisait notre vie est détruit, nos services publics, nos petits entrepreneurs, nos indépendants, notre jeunesse, notre économie, notre joie de vivre, nos espoirs, nos libertés, tout. Et de ces cendres, s’élève, comme un spectre, la nouvelle société conçue par ceux que Maffesoli appelle la secte rationaliste.
C’est une société technologique eugéniste, une société de surveillance et de distanciation composée de maîtres et d’esclaves. « Une société complètement déracinée », constate Maffesoli, qui « fait de chacun de nous des zombies, des morts-vivants ». Et de noter finement : « Les zombies n’ont pas d’ombre. L’ombre c’est la mort, la finitude, le clair-obscur de l’existence, ce que refuse la secte rationaliste. Quand on évacue l’ombre, ça donne des zombies ».
Sommes-nous, comme Rosemary, les victimes de Satan, cet être cynique, pervers, vaniteux, égoïste et ambitieux qui a violé, avec une joie mauvaise, une pauvre femme impressionnable et sans défense pour étendre son pouvoir, ou les victimes de la bêtise et de l’incompétence de ceux qui sont censés nous protéger et nous guider, ou les victimes de notre naïveté, notre aveuglement, notre paresse intellectuelle ?
Je suis souvent étonnée que beaucoup de personnalités tout à fait respectables continuent d’affirmer que ce désastre résulte de l’incurie et de l’imbécilité de nos dirigeants et non de leur volonté de détruire notre société pour en construire une qui soit plus conforme aux intérêts de l’oligarchie. Pour Emmanuel Todd, David Cayla, Jean Loup Bonnamy et même Gilles Raveaud, le plus sensible à la détresse populaire des quatre, c’est tout simplement que Macron et sa clique ne comprennent rien au marché, à la monnaie, à l’UE, bref à rien de ce qui se passe sous leurs yeux. Ils sont dans le déni, ils ne voient pas la crise économique qui vient. « Tout ce qu’ils ont fait », insiste Todd, « a abouti à détruire l’industrie, la société civile, et assurer une croissance permanente de l’État dans un contexte d’explosion des partis politiques ». Dans une vidéo antérieure, il disait que Macron « a le pouvoir de faire exploser la société française, c’est ça le pouvoir de Macron ».
En effet, c’est ça son pouvoir et c’est exactement cela qu’il fait parce que c’est cela sa mission. Comment Todd, Cayla et Raveaud ne voient-ils pas que la « gestion calamiteuse » du Covid est en fait « une gestion parfaite » comme dit Michel Weber, car elle permet, en créant le chaos, de détruire les dernières défenses de la France pour mettre en place le totalitarisme à la chinoise que l’oligarchie appelle de ses vœux ?
Comment se peut-il que Bonnamy, un esprit pourtant éclairé, puisse noter que « la bureaucratie française est si incompétente et désorganisée que la France n’arrive pas à vacciner » sans même se demander si cette lenteur n’est pas volontaire ? Comme le suggère un bandeau de LCI qu’on ne peut pas accuser de complotisme, Macron veut peut-être attendre le vaccin de Sanofi qu’il a obligé la Commission européenne à commander.
De même, le Dr Kierzek, un des rares médecins honnêtes, intelligents et de bon sens qu’on voit sur LCI, se demande naïvement (dans Vrai/faux du 7/1/2021) pourquoi on « n’utilise pas toutes la palette des options qui permettraient de ne pas faire ce stop and go » qui ravage le petit peuple. Eh oui, pourquoi ? Par incompétence ou pour rendre service aux puissances d’argent qui arrosent notre aristocratie stato-financière ou les deux, l’une confortant l’autre ?
Je crois que toutes les belles âmes que je viens de citer ne peuvent pas se résoudre à croire que Macron et sa clique s’emploient volontairement à détruire notre civilisation pour reconstruire une société conforme aux intérêts de l’oligarchie. C’est le problème et la limite des gens de bien. Ils ne peuvent pas imaginer le degré de cynisme, de cruauté, de diabolisme, qui anime les bandits en costume sur mesure et cravate Hermès qui ont droit de vie et de mort sur nous.
Ils devraient pourtant savoir, comme Michel Weber nous le rappelle, que les hommes de pouvoir sont généralement des pervers narcissiques, à la fois sociopathes (manipulateurs, sans affect) et psychopathes (sadiques). Qui peut en douter en voyant Macron tout fier de nous annoncer les nouvelles tortures imaginées pour nous par une technostructure aussi dérangée que lui et aussi déterminée à « moderniser » la France ? Qui peut penser un seul instant qu’il se soucie d’autre chose que de son intérêt personnel et de celui de ses commanditaires ? Qui peut encore douter qu’il ne soit prêt à tout, je dis bien à tout, à nous déposséder, nous enfermer et nous éliminer, pour garder le pouvoir et assurer les profits et les privilèges de l’oligarchie internationaliste dont il fait partie ? Pas étonnant qu’Emmanuel Todd craigne plus un coup d’État macroniste qu’une révolution populaire…
Apparemment notre situation est actuellement pire que celle de la Chine qu’on nous présente pourtant comme le pire des régimes. En Chine le problème du Covid est réglé, la croissance est repartie et l’optimisme règne. En France, nous avons perdu tout à la fois notre liberté et nos moyens d’existence, et le moral est au plus bas.
Pour prévenir les émeutes qui ne manqueront pas de se produire dès que la malédiction covidiste perdra de son pouvoir paralysant, l’oligarchie vient de ressortir de son chapeau le revenu de base. Une allocation qui empêchera la masse des occidentaux sans revenus de tomber dans la grande misère tout en les rendant dépendants de l’État. Ainsi toute la population sera à la merci des puissants, soit à travers le revenu de base, soit à travers un emploi dans une de ces multinationales qui auront absorbé toutes les petites entreprises et les petits commerces, à la faveur de la « crise sanitaire ». En attendant de trouver le moyen de réduire le nombre de ces esclaves, au chiffre exact dont l’oligarchie a besoin.
Mais rien ne nous empêche, pour éloigner le cauchemar de cette dystopie**, de continuer à rêver à une société égalitaire et autogérée, débarrassée des actionnaires, des prêteurs et des employeurs, dans laquelle chacun contribuerait selon ses moyens et recevrait selon ses besoins, dans le respect des autres et de la nature. Rien ne nous empêche d’espérer un miracle…
Notes :
*Les référence à Rosemary’s baby de l’article sont des allégories qui ne sont pas à prendre au premier degré.