- Le savoir-tuer à la française
La France se situe en 3e position dans le classement des pays producteurs d’armes dans le monde grâce à ses grands groupes : Leclerc, Airbus, Thalès… Le Sipri ou Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm le confirme.
GROUPES FRANÇAIS D’ARMEMENT : DE PUISSANTS EXPORTATEURS
La France est un redoutable marchand d’armes. Dans le classement mondial sur le commerce extérieur, elle se place en troisième position devant la Chine et l’Allemagne et derrière les deux grands leaders : les États-Unis et la Russie. La part de l’industrie d’armement française dans le marché mondial s’élève à 7 % tandis que celle du duo antagoniste est de 50 %. La France doit cet exploit remarquable aux groupes CEA et Nexter, Thalès, Naval Group, Safran et Dassault Aviation. Leclerc, fabricant de char et d’armement terrestre, vient renforcer le rang avec MBDA et Airbus, le 7e producteur d’armes dans le monde.
UN SUCCÈS ÉMANANT DES DÉBOUCHÉS POTENTIELS
Si les armes produites en Chine et en Allemagne sont destinées à l’Armée populaire, celles des industries françaises vont directement dans les pays du Proche et Moyen-Orient. Cependant, les pays européens demeurent aussi aujourd’hui leurs débouchés les plus importants. Les groupes Français d’armement ravitaillent, entre autres, l’Inde avec ses commandes en 2016 de 36 avions Rafale. En une décennie, les industries d’armement françaises ont réalisé un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros en exportation d’armes avec ses 10 premiers clients seulement. En plus d’un excédent de 5 milliards en 2019, des contrats s’étendant sur des dizaines d’années sont en cours d’exécution.
UNE POSITION MENACÉE
Avec les 160 conflits qui prévalent dans le monde, le marché d’armes devient florissant. Il pèse près de 1 800 milliards de dollars qui équivalent à 2,1 % du PIB mondial. Dominer ce marché profitable rend la concurrence plus rude. De ce fait, la montée en puissance de l’industrie chinoise d’armement menace la position confortable de la France. En effet, la Chine se voit libérer du Traité de 2013 par l’ONU qui moralise le commerce des armes. Elle profite, ainsi, du principe d’autonomie stratégique.
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Outre le SCAF, la plupart des grands projets d'armement en coopération avec l'Allemagne sont en très, très grand danger. Berlin semble prêt à renoncer à la modernisation du Tigre et au programme d'avions de patrouille maritime, pourtant essentiels à la France, pour acheter du matériel américain.
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Dans ce nouvel épisode de La Source, Alain Juillet s’intéresse aux domaines militaires français et allemand. Commençant par dresser un état des lieux de l’armée française, il rappelle qu’elle est actuellement «la première puissance de l’Union européenne tant par le niveau d’investissement que par la capacité opérationnelle». Selon lui, le potentiel de la France repose sur «une armée professionnelle, reconnue comme performante, et sur une industrie de l’armement très compétitive». Rappelant qu’elle est sur la période 2016-2020 le troisième exportateur d'armes au monde, il souligne l’importance de l’industrie de l’armement pour l’économie française. Quant à l’Allemagne, si elle a longtemps laissé le militaire de côté, elle gagne peu à peu du terrain puisque «depuis dix ans, pour rattraper son retard, ce pays a augmenté son budget deux fois plus vite que la France», et pourrait ainsi se retrouver leader européen en termes de budget d’ici peu : «La France pourrait perdre son leadership au sein de l’Union européenne dans le domaine de la défense conventionnelle dès cette année». Alain Juillet appelle à une coopération entre les deux pays malgré des différences fondamentales : «Les deux partenaires savent que la réalisation des grands programmes est dorénavant hors de portée dans un cadre uniquement national. Ils sont donc obligés de collaborer dans une coopération difficile».
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