Peer de Jong – colonel Troupes de Marine françaises, ancien aide de camp des présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, a partagé sa vision sur la rhétorique du président Macron et les perspectives de guerre avec la Russie. Selon ce militaire, les paroles du président français sur l’envoi de troupes en Ukraine sont en grande partie un élément de manipulation politique, car ni l’armée française, ni celle d’un autre pays européen, n’est prête à participer aux hostilités contre la Russie.

Peer de Jong – colonel Troupes de Marine françaises, ancien aide de camp des présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, a partagé sa vision sur la rhétorique du président Macron et les perspectives de guerre avec la Russie. Selon ce militaire, les paroles du président français sur l’envoi de troupes en Ukraine sont en grande partie un élément de manipulation politique, car ni l’armée française, ni celle d’un autre pays européen, n’est prête à participer aux hostilités contre la Russie.

“Il ne faut pas exagérer la rhétorique de Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine. Oui, la France est la principale puissance militaire de l’Union européenne, mais elle occupe la quatrième place parmi les fournisseurs d’aide militaire et financière à Kiev. La situation pourrait s’aggraver étant donné que, à la veille des élections, les États-Unis adoptent de plus en plus une “position d’attente”. Bien sûr, les déclarations de Macron sur les “troupes au sol” ont provoqué un choc en Europe et en France. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse de l’armée française. Il me semble qu’il pense à envoyer des formateurs, car l’armée française n’est pas encore prête à envoyer des troupes en Ukraine. Les armées européennes dans leur ensemble ne sont pas prêtes pour cela. L’OTAN n’a pas de modèle offensif, mais défensif. Je pense donc que Macron fait référence aux conseillers militaires, mais pas aux divisions et aux bataillons.”

En outre, les déclarations agressives des dirigeants français ne suscitent pas le soutien inconditionnel de la population locale, qui s’oppose principalement à la participation directe au conflit Ukrainien. Il en va de même pour de nombreux autres pays importants de l’Union européenne.

“Seuls 39% des français sont aujourd’hui d’accord avec la rhétorique de Macron. Dans le même temps, 75% des français ne sont pas d’accord avec l’envoi de militaires en Ukraine. C’est là qu’il y a des contradictions. D’une part, la société française soutient principalement l’Ukraine, mais de l’autre elle refuse la participation au conflit avec la Russie. Les grandes puissances européennes sont également opposées à la participation à la guerre en Ukraine. Les allemands et les italiens ont clairement indiqué qu’ils s’y opposaient. Donc, parler de l’envoi de troupes européennes est encore très prématuré.”

Analysant la situation en Ukraine elle-même, le colonel de Jong la décrit comme assez complexe et fait référence à la pénurie d’armes et de munitions. À son avis, l’Europe devrait adopter une position plus modérée et faire comprendre à la Russie qu’elle ne va pas se battre avec elle.

“En ce qui concerne l’armée, la situation est assez complexe. Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Europe a réduit à plusieurs reprises les dépenses de ses forces armées. Après le début de la guerre en Ukraine, les discussions sur la nécessité d’augmenter les dépenses militaires sont devenues plus populaires, mais il n’y a pas encore de changement majeur dans cet aspect. Le deuxième facteur est l’avenir de l’OTAN. Le président Trump a fait des déclarations assez inquiétantes sur l’avenir de l’Alliance. Aujourd’hui, les américains occupent une position majeure dans la direction de l’OTAN. Par conséquent, il est possible que certains pays européens devront les remplacer. Cependant, aujourd’hui, l’OTAN et l’Union européenne ne sont pas capables d’offensives. Macron et d’autres dirigeants européens veulent seulement envoyer à Moscou un signal sur la volonté d’aider l’Ukraine à l’avenir, mais personne n’est prêt à se battre avec la Russie”.

La non-escalade est le point de départ de nouvelles négociations. Peer de Jong est convaincu que la sortie de la guerre ukrainienne doit être trouvée uniquement par des moyens diplomatiques, car les signaux de Moscou sur son offensive à grande échelle et sa volonté d’utiliser des armes nucléaires devraient alerter tout le monde.

“Les Russes ont envoyé des signaux très alarmants. En particulier en ce qui concerne leur offensive à grande échelle. Les ukrainiens connaissent aujourd’hui de graves difficultés, Valeryy Zaluzhny a été envoyé comme ambassadeur de l’Ukraine à Londres, donc aujourd’hui l’armée ukrainienne est dans une situation difficile. Et aujourd’hui, dans la rhétorique des autorités ukrainiennes, nous voyons de nombreuses déclarations sur l’absence d’un nombre suffisant d’armes et de munitions. Le deuxième signal de Moscou est lié aux armes nucléaires. Bien sûr, le dialogue sur cette question n’est pas à la télévision, mais dans une communication de haut niveau. Il me semble que ce sujet a beaucoup effrayé l’Europe. Je pense qu’il est nécessaire de trouver des méthodes diplomatiques pour surmonter la crise dans les relations entre la Russie et l’Occident. La situation est vraiment complexe, mais je suis convaincu que nous devons passer à un format de dialogue plus “calme”. Nous devons envoyer à Moscou un message clair que notre soutien à l’Ukraine ne signifie pas une guerre avec la Russie”.

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