Corinne Lalo expose les dangers des perturbateurs endocriniens dans les médicaments, vaccins et hormones en élevage, ignorés par les autorités.

Grande reporter, Corinne Lalo est une journaliste reconnue pour son travail sur les questions de santé et d’environnement. Depuis plusieurs années, elle se consacre à dénoncer les dangers invisibles qui menacent notre bien-être, en particulier les perturbateurs endocriniens.

Son livre « Les perturbateurs endocriniens : Tout ce qu’on ne vous dit pas », réédité aux Éditions Le Cherche Midi, offre un éclairage précieux sur cette question de santé publique souvent passée sous silence. Grâce à ses recherches, elle apporte un éclairage important sur l’impact de ces substances chimiques sur notre organisme.

Une menace invisible mais omniprésente

Depuis des décennies, certains médicaments prescrits en toute confiance révèlent des effets secondaires préoccupants, évidemment ignorés par les autorités de santé. Parmi eux, de nombreux traitements contiennent des perturbateurs endocriniens, des substances chimiques capables de dérégler le système hormonal et de provoquer des pathologies graves. L’un des exemples les plus marquants est celui du Distilbène, administré dès les années 1950 pour prévenir les fausses couches. Présenté à l’époque comme un produit miracle, ce médicament n’a pourtant aucune efficacité prouvée contre la mortalité périnatale ou les naissances prématurées. Pire encore, il a provoqué des dommages irréversibles chez environ 10 millions de femmes, affectant leur fertilité et leur santé reproductive.

Le plus alarmant est que ces effets ne se sont pas arrêtés à la première génération. Les conséquences de cette hormone de synthèse se sont transmises à leur descendance, causant des malformations génitales, des cancers et d’autres troubles de santé programmés dès la vie fœtale, qui se manifestent à l’âge adulte. Aujourd’hui, plus de 70 ans plus tard, ces séquelles persistantes continuent de se faire sentir sur les générations suivantes

Des animaux boostés aux hormones

Les hormones de croissance utilisées dans les élevages industriels posent des enjeux sanitaires et éthiques similaires à ceux du Distilbène. Dès les années 1980, leur usage massif chez les veaux et poulets a déclenché un véritable scandale. Pourtant, malgré l’ampleur des alertes, les autorités publiques n’ont toujours pas pris de mesures suffisantes pour protéger la santé des consommateurs. Aujourd’hui encore, des traités de libre-échange comme le CETA, signé entre l’UE et le Canada, permettent l’importation de viandes de bœuf traitées aux hormones, au mépris des avertissements émis par de nombreux experts.

Ces substances perturbent le système endocrinien des animaux, et leurs effets peuvent se répercuter sur la santé humaine. Plus inquiétant encore, de nouvelles pratiques apparaissent, comme l’utilisation de vaccins hormonaux pour la castration des porcs, et ce, sans aucun cadre réglementaire adapté. Les autorités préfèrent fermer les yeux, et c’est la population qui en subit les conséquences.

Les autorités ferment les yeux

Malgré les preuves accablantes des risques sanitaires liés à l’utilisation de perturbateurs endocriniens dans les médicaments et les pratiques agricoles, les autorités de santé continuent de minimiser les dangers. Le manque de réaction face au scandale du Distilbène en est l’exemple flagrant, et cette passivité se retrouve dans la gestion des hormones de croissance utilisées aujourd’hui dans les élevages. À chaque étape, les régulateurs semblent fermer les yeux sur des menaces pourtant connues et bien documentées, tandis que la santé des citoyens est mise en danger.

Les effets à long terme de ces substances ne se limitent pas aux individus directement exposés. Que ce soit via les médicaments ou la nourriture, ces hormones perturbent les systèmes biologiques de générations entières. Le silence des autorités face aux nouvelles pratiques, telles que les vaccins hormonaux pour les animaux d’élevage, aggrave encore la situation. Combien de temps encore accepterons-nous que des décisions économiques passent avant la protection de la santé publique ?

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