Le fil d'Arkébi

 

Sortir du moule

"Freedom" sculpture de Zénos Frudakis

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Pendant ce temps là,

les Shadoks

continuent de pomper

 

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28 septembre 2015

- Bouleversement géopolitique : La Chine envoie son porte-avion et 1000 fusiliers en Syrie [+ mise à jour]

 

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Nouveau bouleversement majeur au plan géopolitique : la Chine a rejoint la Russie dans son offensive en Syrie. Pour la première fois, les deux grandes puissances ont allié leurs forces armées au Proche-Orient pour y neutraliser les USA.

Porte-avion et fusiliers-marins

Alors même que le président chinois est en visite à Washington, le porte-avion Liaoning-CV-16 vient d’arriver dans le port syrien de Tartous où stationne déjà la flotte russe (source). Il est accompagné d’un croiseur doté de missiles guidés. La Chine entre donc formellement dans l’alliance associant déjà l’Iran et la Russie dans la région.

Le porte-avion devrait accueillir ses chasseurs et hélicoptères en novembre, après qu’ils aient transité par l’Iran et l’Irak. A cette fin, une cellule de coordination a été établie en Irak entre l’Iran et la Russie (source). Il s’agit aussi de combattre l’Etat Islamique en Irak.

Des avions J-15 chinois seront ainsi déployés, soit sur le porte-avion, soit sur la base aérienne de Jableh où opèrent déjà les Russes. Des hélicoptères de lutte anti-sous-marine Z-18F les rejoindront ainsi que des Z-18J.

Au moins 1000 fusiliers marins devraient être déployés en Syrie pour combattre les djihadistes et plus particulièrement les islamistes Ouïghours dont Pékin veut se débarrasser sur place. La Chine veut ainsi tuer dans l’oeuf, à l’instar de la Russie avec les djihadistes tchétchènes, toute utilisation de ces derniers par Washington à des fins d’agitation séparatiste et terroriste.

Ce déploiement de force bouleverse la donne puisque les deux puissances nucléaires et leur allié iranien sont désormais solidement implantés en Syrie et s’apprêtent à en nettoyer les éléments islamistes soutenus par Washington et ses vassaux, Turquie et pétromonarchies en tête.

Conscient de cette débâcle imminente, le secrétaire d’Etat John Kerry a discuté de la situation avec son homologue iranien, Muhammad Jawad Zarif, à New-York dans le cadre de l’assemblée générale des nations-unies.

Ce déploiement chinois marque définitivement la fin de la domination américaine de l’après-guerre froide. L’Eurasie, désormais coalisée autour de l’Organisation de Coopération de Shanghaï, constitue une alliance militaire capable de prendre des initiatives stratégiques afin de sécuriser son environnement immédiat et ainsi d’expulser les USA de l’immense continent.

Les buts de la Chine

Les buts de la Chine sont multiples. Premièrement, il s’agit pour Pékin de démontrer que l’Empire du Milieu est désormais un acteur de dimension mondiale de par sa capacité à projeter ses forces armées dans un conflit, bien au-delà de son environnement immédiat. Ce n’est pas un hasard si la Chine a expédié son unique porte-avion en Syrie : ce mouvement se veut le plus dramatique possible.

Deuxièmement, Pékin envoie un message sans ambiguïté à destination des USA quant à sa volonté d’émanciper l’Eurasie de l’interventionnisme anglo-américain.

Enfin, il s’agit pour la Chine de faire comprendre à un certain nombre d’acteurs régionaux que Pékin entend défendre ses intérêts à long terme, y compris en neutralisant par la force les plans stratégiques US. La Turquie ou l’Arabie Saoudite, mais aussi Israël vont devoir acter de leur subordination au nouvel ordre eurasiatique. Le temps où seul Washington pouvait déterminer la politique en Orient est révolu.

Pour Israël, c’est un désastre car le Hezbollah et la Syrie de Bachar Al-Assad sont désormais soutenus sur le terrain par deux puissances nucléaires. Le poids global de la Chine, associé à son alliance avec l’Iran et la Russie, réduit à peu de choses Israël qui va désormais se voir imposer sa conduite, notamment sur la question palestinienne.

L’attitude de l’Europe

En Europe, seuls les Allemands à cette heure ont compris l’importance du mouvement chinois en Syrie. C’est ce qui explique la déclaration d’Angela Merkel sur la nécessité d’impliquer Bachar Al-Assad dans la résolution du conflit (source).

La Chine est le premier partenaire commercial de l’Union Européenne et le troisième de l’Allemagne (source). Si les vassaux européens de Washington pouvaient encore s’opposer à la Russie sur le dossier syrien ou ukrainien, ils ne peuvent absolument pas se confronter à l’alliance russo-chinoise en Syrie sans en subir, directement, de graves conséquences économiques et diplomatiques.

La coalition entre la Russie, la Chine et l’Iran est tout simplement trop puissante et l’Europe est trop dépendante du marché chinois comme des exportations de la Chine. Il s’agit là d’une des premières conséquences majeures du rééquilibrage économique global induit par l’émergence chinoise en tant que deuxième puissance économique de la planète.

Dans le même temps, le nouveau rôle de Pékin au Proche-Orient va renforcer son influence en Europe, cette dernière devant désormais trouver un terrain d’entente avec les Chinois pour éviter qu’Européens et Chinois ne se nuisent mutuellement.

La France isolée

Pour la diplomatie française, c’est un échec majeur. Après quatre années de soutien acharné aux Frères Musulmans, bandes islamistes et autres mercenaires équipés et encadrés par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, Paris voit toutes ses hypothèses s’effondrer. Son attitude radicalement anti-russe – au point de ne pas livrer les Mistrals – et ses positions extrémistes dans le cadre des négociations avec l’Iran aboutissent à un isolement total de la France.

L’insistance récente de François Hollande à demander la “neutralisation” de Bachar Al-Assad semble être le fruit d’une approche sans lien avec la nouvelle réalité du Proche-Orient. Et démontre au surplus l’incurie d’un gouvernement français placé devant le fait accompli.

Alors que l’Allemagne semble très empressée de saisir l’action russe et chinoise comme un moyen détourné pour en finir avec l’interventionnisme américain dans la région, Paris refuse toujours d’acter de l’échec de son alliance avec les islamistes et leurs soutiens régionaux.

Aussi, nul n’est dupe sur l’annonce du bombardement par l’aviation française de cibles de l’Etat Islamique en Syrie : il s’agit de prendre le train en marche et de mitiger, dans l’opinion publique hexagonale, le désastre diplomatique précité.

Source: breizatao

 

MISE A JOUR:

Commentaire de Gunsbourg, le 26 février 2016

@ Arkebi – cette info parue en sept 2015 a été largement démentie !
« Le ministère des affaires étrangères chinois a démenti, mercredi 14 octobre (2015), la participation de son porte-avions ans une quelconque action militaire en Syrie » En savoir plus sur : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/16/non-il-n-y-a-pas-de-porte-avions-chinois-au-large-de-la-syrie_4791218_4355770.html#mT33WoI7mhpcD9Da.99

 

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La 3ème Guerre mondiale n'aura pas lieu, par Thierry Meyssan

Les faucons libéraux et les néoconservateurs ne sont pas parvenus à provoquer l’affrontement avec la Russie pour lequel ils avaient été formés durant la Guerre froide. C’est en définitive la voix de la raison qui a prévalu. Alors que l’on négocie discrètement une sortie de la crise ukrainienne, la Russie et la Chine s’apprêtent à convaincre les États-Unis et leurs alliés de participer à une alliance globale contre le terrorisme islamique. Après 5 ans de tension, le projet de prise de pouvoir par les Frères musulmans —le « Printemps arabe »— et de proclamation d’un califat échouent, la paix est sauvée.
Pour Hassan el-Banna, le monde musulman est corrompu par le monde moderne et la décadence occidentale depuis la chute du califat ottoman (traité de Sèvres, 1923). Pour revenir à « l’âge d’or », il créa une société secrète, les Frères musulmans, dont l’unique objectif est la restauration du califat par le jihad. En décembre 2010, soutenus par le Qatar et la CIA, la Confrérie lance le « Printemps arabe » et tente de s’emparer du pouvoir en Tunisie, en Égypte, en Libye et en Syrie. Après avoir durant un an donné le change aux foules, les Frères sont soudain refoulés dans chaque État. Certains d’entre eux tentent alors le tout pour le tout et proclament le califat en Syrie et en Irak.

En une semaine tous les dirigeants occidentaux, les uns après les autres, ont renoncé à l’objectif qu’ils poursuivent collectivement depuis bientôt 5 ans : renverser la République arabe syrienne et son président démocratiquement élu, Bachar el-Assad.

Force est de constater que si tout change depuis la signature de l’accord 5+1 avec l’Iran, ce n’est pas simplement à cause de la volonté du Guide de la Révolution ni du président Poutine, mais aussi parce qu’elles sont coordonnées avec celle de la Maison-Blanche.

Au cours du premier semestre 2012, les États-Unis et la Russie avaient constaté l’ineptie du projet de prise de pouvoir par les Frères musulmans —le « Printemps arabe »— et imaginé un nouveau partage du « Proche-Orient élargi » qu’ils avaient commencé à concrétiser avec la conférence de Genève. Mais le président Obama s’était avéré incapable d’honorer sa parole. Une semaine plus tard, François Hollande appelait les « Amis de la Syrie » à relancer la guerre, puis Kofi Annan démissionnait avec éclat de ses fonctions de médiateur, tandis que la France, le Qatar, la Jordanie et Israël lançaient l’opération « Volcan de Damas » et assassinaient les chefs du Conseil national syrien de sécurité.

Très vite, il apparaissait que la secrétaire d’État Hillary Clinton, le directeur de la CIA David Petraeus et le nouveau directeur des Affaires politiques de l’Onu Jeffrey Feltman tiraient les ficelles depuis le début. Il fallut attendre la fin de la campagne électorale états-unienne et la réélection de Barack Obama pour qu’il parvienne à arrêter —au sens policier du terme— le général Petraeus et à renvoyer Hillary Clinton. Feltman, quant à lui restait dans l’ombre et poursuivait le sabotage de la politique de la Maison-Blanche en assurant aux uns et aux autres, via ses subalternes Lakhdar Brahimi et Staffan de Mistura, que la République serait vaincue et qu’elle serait contrainte tôt ou tard à une reddition totale et inconditionnelle.

La politique d’Obama (apaisement avec la Russie et pivot des troupes US vers l’Extrême-Orient) fut brutalement réduite à néant par la réussite de la « révolution colorée » en Ukraine, en novembre 2013. Cette opération, qui achevait le processus de destruction de l’Ukraine et d’isolation de la Russie débuté dès la dislocation de l’URSS, avait été déclenchée à l’insu de la Maison-Blanche. Les États-Unis préparent leurs opérations secrètes des années à l’avance et les déclenchent lorsqu’ils en ressentent l’opportunité politique. Cette fois quelqu’un en a donné l’ordre sans en référer au Conseil de sécurité nationale US. Le résultat fut une crise sans précédent, l’indépendance de la Crimée qui refusait le coup d’État, son rattachement à la Fédération de Russie, la révolte du Donbass et de Lougansk, les sanctions occidentales contre Moscou et les sanctions en retour de la Russie contre les Occidentaux. Bref, l’interruption de toutes les relations Ouest-Est.

Étrangement, le président Obama semblait se laisser imposer par ses « faucons » une politique qu’il n’avait pas choisie. Cependant, il poursuivait en secret les négociations qu’il avait débuté avec l’Iran, au début de son second mandat. Les choses traînant en longueur, il fallut attendre juillet 2015 pour parvenir à un accord [1].

Depuis cette date, nous assistons à un dégel entre Washington et Moscou, à une solution de la crise ukrainienne —les accords de Minsk II trouvent un début d’application tandis que la Russie a signé, le 26 septembre, un accord de fourniture de gaz à l’Ukraine—, et à un retournement politique au Proche-Orient. Nous nous retrouvons, de facto, dans la position où nous étions le 30 juin 2012, lors du Communiqué de Genève.

Sauf que durant ces trois années, la Syrie a été largement détruite et a perdu plus de 200 000 âmes, les Frères musulmans ont proclamé le califat pour lequel ils mènent le jihad depuis 1928 et leur ambition menace désormais toute la région.

Quoi qu’il en soit, la Résistance du Peuple syrien et de ses alliés —notamment le Hezbollah— et la détermination de l’Iran et de la Russie ont donné au président Obama le temps de devenir maître chez lui. L’ancien bras droit de David Petraeus, le général John Allen, qui avait réussi à échapper à la purge de novembre 2012, vient d’être renvoyé. Il commandait la Coalition « anti »-Daesh. Et les documents de travail de Jeffrey Feltman circulent parmi les membres du Conseil de sécurité.

Des hommes courageux et sages ont évité que ce conflit artificiel, le « Printemps arabe », ne dégénère en Troisième Guerre mondiale.

À retenir :
- Le « Printemps arabe » visait à placer les Frères musulmans au pouvoir dans le monde arabe. Réagissant à leur échec, certains Frères ont proclamé le califat avec Daesh.
- Les faucons libéraux et les néo-conservateurs veulent provoquer la guerre contre la Russie. Pour cela, ils ont favorisé le « Printemps arabe », se sont ultérieurement opposés à la paix en Syrie, puis ont organisé la révolution colorée en Ukraine, avant de soutenir Daesh en Irak et en Syrie.
- Le président Obama aura eu besoin de trois ans pour faire le ménage dans son administration —et encore, il n’a pas fini—.
- Il existe un accord entre Barack Obama, Vladimir Poutine et l’ayatollah Ali Khameneï pour rétablir la paix au Proche-Orient.



Iznogoud, celui qui voulait être Satan à la place de Satan, par le Bouc Émissaire

Depuis ce sinistre mois de juin 2014 et l'annonce officielle de la création - ex nihilo - de l'état islamique en Irak et en Syrie je " ris ". Je " ris " quand je découvre sur d'innombrables profils publics Facebook des personnes qui postent, fières d'elles, le torse bombé (j'imagine) le fameux hadith (qu'ils ont probablement découvert pour l'occasion) annonçant l'arrivée prochaine du Mahdi1 suite au décès d'un calife.

http://www.lelibrepenseur.org



Le titre en Tête

 

                                     
     Vivre La Liberté     

                                     

 

La racine de nos maux,

des mots pour arracher la racine.

« Le discours de la servitude volontaire » de

Etienne de La Boétie.

(Pour lire la suite....)


 

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