- Les Dunkerquois confinés alors que les soldats US débarquent
Mardi 23 février, le taux d'incidence a atteint 900 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants à Dunkerque (Nord). Les autorités locales avaient mis en place de nouvelles mesures afin d'éviter un reconfinement.
Hasard de calendrier, c'est aussi, à partir de ce 23 février, que les troupes américaines, venant d’un pays le plus endeuillé par la pandémie au monde selon l'université Johns Hopkins, ont commencé de manière officielle à débarquer sur la ville pour s'installer dans la région pour plusieurs semaines sous la forme de plusieurs vagues. Alors que les soldats américains circulent dans la région, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, décide de reconfiner localement.
Silence des média français. Lors de la conférence de presse du maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, donnée vers midi le mardi 23 février, les journalistes français étaient bien présents pour poser des questions au maire, sur la situation et sur ce que la municipalité envisageait de faire. Mais, pas un seul journaliste n'a demandé au maire si le débarquement de 350 soldats américains, comme annoncé par la préfecture des Hauts de France le 16 février, pouvaient représenter un danger pour la sécurité sanitaire des Français et en première ligne celle des Dunkerquois.
Le débat sur la montée des contaminations, essentiellement du variant britannique sur le Dunkerquois, esquive étonnamment l'actualité de cette zone avec le débarquement militaire de soldats anglophones. «Des centaines de soldats transitent actuellement par Marck-en-calaisis pour l'opération Mousquetaire qui aura lieu en Allemagne», titre le 24 février France 3 Hauts-de-France indiquant que depuis le 23 février «des véhicules de militaires et des conteneurs ont traversé les rues de la ville» car «ils viennent préparer l'aéroport de Calais-Marck pour accueillir dans les jours à venir, 280 soldats de l'armée américaine ainsi que des tonnes d'équipement et de ravitaillement». Encore ce 24 février lors de la visite du ministre français de la Santé, Olivier Véran, à Dunkerque, nous avons obtenu un silence radio sur les incidences de cette arrivée de centaines de militaires venant des Etats-Unis sur le risque de contamination au variant anglais mais aussi américain. A nouveau, les journalistes français n'ont pas interrogé le ministre à ce sujet.
Pourtant Le Figaro du 24 février indique que «les élus locaux avaient alerté mi-février sur la flambée de l'épidémie dans le Dunkerquois, avec plus de 70% de variant anglais dans cette ville si proche de l'Angleterre». La Voix du Nord indiquait que le 10 février l'armée américaine avait fait une apparition partielle à l'aéroport de Marck. «Dans cette agglomération de 250.000 habitants dont ''un sur cent tombe malade chaque semaine", les déplacements le week-end ne seront possibles que pour certains motifs, les magasins non alimentaires fermés, et les dix plus grands centres commerciaux ne fonctionneront plus qu'en "cliquez-emportez", a précisé sur place le ministre de la Santé, Olivier Véran», écrit L'Express expliquant les conséquences des contaminations.
L’Observateur Continental a été, dès cet emballement médiatique et politique, interloqué par l'absence de questions sur l'impact de la présence de soldats américains sur cette zone devenue «très inquiétante, alarmante même». Ayant été informé que des milliers de membres des forces armées américaines disent non au vaccin contre la Covid-19 et que la Covid-19 a tué plus que les trois dernières guerres aux Etats-Unis, nous soulevons donc la question de cette arrivée de soldats des Etats-Unis, en nous demandons même si l'arrivée du 10 février de certains membres des forces américaines n'auraient pas provoquer cette montée des cas?
Pour ce faire, l’Observateur Continental avait envoyé un mail au directeur adjoint de cabinet de la Communauté urbaine de Dunkerque et au service presse français des Armées, en posant ces questions pour obtenir une confirmation écrite: N'y a-t-il pas un danger pour la population de faire venir des soldats US sur Dunkerque en pleine crise sanitaire? Risque de faire venir des variants? De contaminer encore plus les habitants? Mais, les deux services n'ont pas répondu à nos interrogations, se limitant à parler des gestes barrières des soldats et des tests effectués sur ces derniers, comme cela a été mis en place pour les Dunkerquois. Comment est-il donc possible de faire circuler des troupes venant d'un pays si lointain sur une zone où les habitants, eux, n'ont plus le droit de circuler librement et ont même l'interdiction de prendre l'air le week-end?
En outre, comme l'indique Ouest-France, «avant Dunkerque, le roulier Endurance [venant du port de Beaumont au Texas et arrivé le 24 février au port d'Alexandroupolis ] livre en Grèce une partie des hélicos de la 1st Combat Aviation Brigade», «cela concerne l'arrivée d'une trentaine d'hélicoptères de la 1st Combat Aviation Brigade, unité qui appartient à la 1st Infantry Division, basée à Fort Riley, au Kansas» et «il s'agit principalement de Black Hawk qui seront déployés en Europe pour une période de 9 mois dans le cadre de l'opération Atlantic Resolve».
Le quotidien précise que «ces appareils sont arrivés à bord du roulier ARC Endurance qui fera ensuite route vers Dunkerque pour y déposer le reste des hélicoptères de la brigade».
Ainsi en pleine pandémie mondiale et en plein reconfinement local avec d'énormes restrictions, des soldats américains vont venir de Grèce à Dunkerque pour joindre l'opération Mousquetaire qui transitera par le port de Dunkerque et l’aéroport de Calais-Marck et qui se déroulera dans les Hauts-de-France du 23 février au 31 mars.
Philippe Rosenthal
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