LE MONARC AURAIT-IL PEUR DE QUELQUE CHOSE POUR RAJOUTER DE LA SÉCURITÉ AU PALAIS JUSTE AVANT LE 2 IEME TOUR?
Arrété de dernière minute très surprenant !
Normalement le palais doit déjà être bien protégé, donc rajouter une couche, en général, c'est parce qu'on se chie dessus !
Site officiel avec publication de l'arrété:
Arrêté du 3 juillet 2024 portant création d'une zone protégée
Arrêté du 3 juillet 2024 portant création d'une zone protégée
Les résultats des élections européennes et du premier tour des législatives reflètent assurément l’impopularité du chef de l’État. Selon l’issue du second tour et les décisions prises par Emmanuel Macron, des réactions houleuses pourraient avoir lieu dans le pays. Dans ce contexte, un décret paru hier concernant l’extension du périmètre de protection de l’Élysée n’est pas passé inaperçu. L’occasion de revenir sur la « bunkerisation » croissante de l’actuel président français.
◆ Extension du périmètre de protection de l’Élysée
Qu’y a-t-il dans les locaux de la présidence de la République situés au 88, rue du Faubourg-Saint-Honoré, juste en face du palais de l’Élysée ? Est-ce une annexe nouvellement acquise ? Toujours est-il qu’un décret est paru hier au Journal officiel pour créer une zone protégée autour de cet immeuble, avec filtrage et contrôle des accès.
L’information de cette extension du périmètre de protection de l’Élysée a été l’occasion pour certains de rappeler sur X qu’à une certaine époque, nos présidents de la République ne vivaient pas dans un « bunker » et que l’on pouvait circuler librement devant le palais présidentiel.
◆ « Qu’ils viennent [me] chercher ! »
Que cette extension relève ou non de la simple formalité, à l’approche du second tour des législatives et de réactions populaires qui pourraient être houleuses selon ce qu’il en découlera, la question se pose : Emmanuel Macron est-il inquiet pour sa sécurité ?
On se souvient encore du fameux discours du chef de l’État au moment de l’affaire Benalla, le 24 juillet 2018, lors du pot de fin de session parlementaire. Emmanuel Macron s’adressait alors d’un ton bravache aux élus de sa majorité. « On ne peut pas être chef par beau temps et vouloir se soustraire lorsque le temps est difficile. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher ! Et ce responsable, il répond au peuple français et au peuple souverain. »
"On ne peut pas être chef par beau temps et se soustraire lorsque le temps est difficile" - Emmanuel Macron #AFP pic.twitter.com/NaqPemY5B3
— Agence France-Presse (@afpfr) July 24, 2018
Depuis, force est de constater que la météo présidentielle a dû devenir à ce point menaçante que le locataire de l’Élysée fait désormais tout pour que l’on ne puisse pas « venir le chercher », au sens physique du terme.
◆ Un président qui crée le vide autour de lui
Il faut dire qu’Emmanuel Macron avait eu chaud, quelques mois à peine après l’affaire Benalla, lors des manifestations parisiennes des Gilets jaunes. À plusieurs reprises en décembre 2018, le palais présidentiel aurait pu être pris d’assaut par les manifestants en colère, comme en a témoigné un CRS sur France Inter.
Puis il y a eu les manifestations contre la réforme des retraites, et d’autres encore. Au fil des années, la « bunkerisation » du président n’a cessé de s’amplifier, allant jusqu’à créer le vide autour de lui à chacun de ses déplacements. Par exemple à Lyon, Dunkerque, Toulouse, Cherbourg, ou encore Vendôme.
◆ Jusqu’où ira la scission entre le chef de l’État et son peuple ?
D’aucuns disent qu’Emmanuel Macron aime gouverner par le chaos. Ou bien qu’il s’apparente à un nouveau Néron pyromane. En vérité, personne n’est dans la tête de celui qui a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, à l’issue des élections européennes, en prenant tout le monde par surprise. Seule certitude : plus les Français sont en grogne contre lui, plus il renforce autour de lui son cordon de sécurité. Jusqu’où ira cette scission entre le chef de l’État et son peuple ?
Article par Alexandra Joutel