États-Unis : quand la guerre révolutionnaire se profile derrière l’élection
Septembre 2024 a commencé par une reprise en main de la campagne de Trump. Son entourage direct — en particulier son fils Donald junior et Tucker Carlson — ont largement contribué au ralliement de RFK junior, de Tulsi Gabbard, ainsi que d’Elon Musk, tous originellement démocrates. Ceci a pu compenser le péplum hollywoodien d’une surprise qui n’en était pas une : la canonisation de Madame Kamala Harris par le soviet suprême des médias de grand chemin.
Trump était alors en mesure de montrer qu’il disposait d’une équipe de poids lourds capable de régénérer la santé d’un peuple américain voué dès l’enfance aux aux maladies chroniques et à l’obésité (plan de Kennedy, visant à stopper la « guerre contre la jeunesse » menée par les multinationales de la malbouffe, de la pollution, et du médicament), optimiser le gouvernement – c’est-à-dire faire le ménage au sein des ministères et des agences gouvernementales (projet d’Elon Musk), mettre fin aux guerres payées par les uns au profit des autres ( ambition de Tulsi Gabbard), lutter contre la censure exercée par la « nomenklatura » représentée par ceux qui ont le monopole du faire et du dire (idée-clé de Trump, de son vice-président JD Vance, en fait de toute l’équipe trumpienne), sans oublier le contrôle des frontières.
Puis survint le débat présidentiel du 10 septembre commandité par les fonds Vanguard, Blackrock et State Street, (pardon, Disney Entertainment, re-pardon, la chaîne ABC!). Contrairement aux avis de ses proches qui lui recommandaient d’ignorer Kamala Harris pour s’attaquer à son véritable adversaire, autrement dit au système du « marécage » détenteur du vrai pouvoir, représenté ce soir-là par les journalistes de la filiale de Disney, il s’est rabaissé au niveau de la candidate caméléon, choisissant (par désespoir?) de marteler l’idée que les haïtiens illégaux mangeaient les chats et les chiens de la ville de Springfield, Ohio. Ce sur quoi se sont focalisés les médias qui enfourchèrent de plus belle le destrier de l’antiracisme.
Dans ce tintamarre, les révélations par déclaration assermentée d’un lanceur d’alerte employé par ABC, diffusées la veille du débat aux parlementaires, ont eu très peu d’écho : l’intéressé en question affirmait disposer d’un enregistrement prouvant que la chaîne de télévision et la campagne Harris s’étaient entendues d’avance sur le dos de Trump. Ce qui a été nié par ABC, la compagnie étant par ailleurs préoccupée par le fait que le milliardaire Bill Ackman (fondateur du fonds Pershing, démocrate de toujours mais rallié à Trump pour sa défense d’Israël) venait de s’insérer dans la polémique en mettant en cause la crédibilité de Bob Iger, PDG de Disney.
Les avis sont partagés. Certains, furieux comme le chroniqueur Bill O’Reilly, l’affirment. Ils lui reprochent d’avoir perdu un temps considérable à se justifier et à apparaître comme un narcisse revanchard, sanctifiant ainsi l’incompétence de Kamala Harris.
D’autres, au contraire, pensent que Trump, conscient que l’aveugle droite bobo ne votera jamais pour lui, a délibérément choisi de viser les populations démocrates encore à conquérir des états pivots de la présidentielle (Arizona, Nevada, Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie, et.) ainsi que de ceux qu’il faut repeupler d’élus républicains, en particulier l’État de New York ou la Californie. Ces populations démocrates ressentent, consciemment ou non, qu’il y a quelque chose d’opaque dans l’obsession des élites à ouvrir les frontières. Les états pivots ont en effet changé depuis 2016 et 2020. Tout observateur remarquera en effet que la stratégie frontières-ouvertes des démocrates, ainsi que l’expliquent très bien JD Vance, Tucker Carlson, ou Elon Musk, a eu pour complément le « massage” des dispositifs administratifs existants afin de « légaliser » d’un trait de plume les nouveaux entrants qui disposent alors de tous les avantages, aides et protection sociale dont bénéficient d’autres catégories, tels les demandeurs d’asile. Or ces immigrants sont ensuite transportés par le gouvernement fédéral là où ils seront politiquement utiles dans la mesure où il est relativement facile dans beaucoup d’États de s’inscrire sur les listes électorales lors de demandes de documents administratifs (permis de conduire en particulier). En supposant qu’ils voteront massivement démocrate, ce qui reste à démontrer.
Probablement pas. L’affaire des chats et des chiens, parce qu’elle a été massivement relayée par les grands médias, aura eu un effet boomerang, ayant permis aux populations des petites et moyennes villes de ces états pivots (qui vont faire l’élection) prendre conscience des transformations démographiques brutales qui inquiètent les cols à bleus, démocrates comme républicains, et de toutes origines ethniques. En trois semaines la population a ainsi pu réaliser combien, du jour au lendemain, un immigrant « illégal » devient « légal »… là où il faut! Ce qui est le problème de la ville de Springfield, dans l’Ohio.
Cette élection n’a rien à voir avec le choix entre deux personnes jugées sur leur compétence ou leur amabilité. Cette page a été tournée depuis Obama. Deux systèmes s’affrontent : le sursaut démocratique représenté par Trump, qui ose confronter le « parti unique à vie » aujourd’hui coalisé autour de Dick et Liz Cheney, ainsi que des oligarques du « swamp » qui manipulent efficacement la formidable machine du parti démocrate. Des deux côtés tous les coups sont permis. Ceci s’explique par le fait que les États-Unis ressemblent de plus en plus å une Union Soviétique version high tech. L’on y vérifie de plus en plus la prédiction de Brecht : si le peuple démérite du pouvoir parce qu’il veut changer ses dirigeants, ne faudrait-il pas plutôt changer de peuple? L’oligarchie semble avoir décidé. Et choisi son gladiateur : le parti démocrate, transversal et hors sol, qui coalise les hyper-riches et les hyper-pauvres (ces derniers agissant comme les troupes de choc des précédents).
L’arrivée du phénomène Trump a tout bouleversé, quand bien même le personnage s’avère parfois bien mineur eu égard à la vague d’espérance qu’il a suscitée. Il n’en reste pas moins que Trump, avec ses méthodes de trotskiste, est depuis huit ans un empêcheur de changer de peuple. Son mouvement a dérouté la tendance au monopartisme. C’est pourquoi nous estimons que deux mouvements révolutionnaires s’affrontent aux États-Unis sous le masque d’une parodie d’élection libre. La fin y justifie les moyens. Et comme en toute révolution on assiste dans les deux camps à une lutte pour un changement de régime. Le premier camp, le plus riche, veut remplacer le pays et l’État par un blob hégémonique impitoyable mais ruisselant de moralisme. Le second, le moins fortuné, croit pouvoir remplacer l’oligarchie en revenant à la constitution originelle afin de pouvoir relancer la machine impériale, la classique, de l’intérieur. Le premier ne voit dans la démocratie que formalité pratique, le second y voit une possible régénération du peuple.
Le mois de Septembre à été perturbé par une deuxième tentative d’assassinat de Donald Trump, suivie de sondages beaucoup moins défavorables à ce dernier. Il semble désormais assez clair au parti unique que Kamala Harris, bien qu’excellente actrice de cinéma, ne soit pas à son aise sur une scène de théâtre. Le direct la paralyse quand bien même public et journalistes lui seraient déjà acquis. Sa campagne est faite par les médias, Hollywood, et les instituts de sondages qui tentent de démoraliser les électeurs de Trump.
La campagne de Trump mise de plus en plus les podcasts, cependant que ses alliés parlent de plus en plus sur les grands médias, et avec succès. Trump vise le collège électoral et donc les états pivots qui semblent basculer en sa faveur. Mais les deux camps attendent la traditionnelle « surprise d’octobre”.
D’abord il est toujours possible que Trump, saisi du démon de la jalousie à l’égard de la popularité grandissante de ses alliés (Vance et Kennedy en particulier) saborde sa propre campagne. Mais ses deux fils semblent veiller à ce que cela n’arrive pas.
Plus sérieusement, l’on peut envisager deux possibles types de « surprises ».
Dans le premier cas, la surprise pourrait jaillir de la boîte de pandore judiciaire montée depuis un an par la campagne Biden afin d’épuiser et ruiner Trump. Les procédures n’ont pas donné grand-chose, et il semble désormais très peu probable que Trump puisse passer quatre cent années sous les barreaux. Ces procédures auront toutefois démontré les complexités souvent viciées du système judiciaire des États-Unis qui, selon la maxime des juristes, peut incarcérer pratiquement tout le monde, « jusqu’à un simple sandwich au jambon ».
Dans le second cas, poussée au désespoir, l’oligarchie déplacerait la campagne sur le front militaire. Contre la Russie et/où contre l’Iran. L’intérêt d’une guerre ouverte avec Moscou via l’Ukraine permettrait d’organiser quelques gigantesques rafles parmi les supporters de Trump, et de se débarrasser de Trump comme des isolationnistes de haut niveau (Gabbard, Carlson, Musk, Kennedy), les accusant de trahison. L’intérêt d’une guerre ouverte avec la Russie via l’Iran permettrait au contraire de faire tourner casaque à Trump et de le lancer lui-même contre l’Iran, donc se coupant de ses alliés pacifistes, et surtout de remettre en selle Mike Pompeo.
Ce ne sont ici que des hypothèses, mais parions que les apprentis-sorciers caressent de tels rêves.
Laissons ici la parole à Elon Musk. Dans un message du 29 septembre, il précise :
« Bien peu d’américains le réalisent, si Trump n’est pas élu, ce sera la dernière élection. Loin d’être une menace pour la démocratie, il représente le seul moyen de la sauver! Je m’explique : si 1 sur 20 immigrants illégaux est naturalisé amėricain chaque année (…), cela fait 2 millions de nouveaux électeurs en 4 ans.
La marge de vote permettant de gagner dans les états pivots est souvent inférieure à 20.000 voix. Cela signifie que si le parti « démocrate » gagne cette année, il n’y aura plus jamais d’états pivots! Or, l’administration Biden Harris a constamment transporté par avion nombre de « demandeurs d’asile » dans des états pivots tels que la Pennsylvanie, l’Ohio , le Wisconsin et l’Arizona. Voilà bien une façon sûre de gagner chaque élection.
L’Amérique deviendra alors un pays mono-parti et la démocratie sera terminée. Les seules élections à venir seront les primaires du parti démocrate. C’est ce qui est arrivé en Californie il y a des années, à la suite de l’amnistie de 1986. Alors toute L’Amérique deviendra comme le centre-ville de San Francisco, un cauchemar ».
Voir aussi : Élections américaines 2024 : la dernière chance de Barak Obama ? (FAQ)
Source:
États-Unis : quand la guerre révolutionnaire se profile derrière l'élection | Ojim.fr
Trump a-t-il raté son coup dans le débat ? Les avis sont partagés. Certains, furieux comme le chroniqueur Bill O'Reilly, l'affirment. Ils lui reprochent d'avoir perdu un temps considérable à s...
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