Clandestins aux États-Unis : en fait, tous les présidents les expulsent !
Le second mandat de Trump commençant, les yeux sont tournés vers sa politique migratoire. France Culture s’alarme : « Le président républicain dit vouloir expulser 11 millions d'immigrés "illégaux" », « un projet radical et risqué pour l'économie américaine ». Il est vrai que 11 millions d’expulsions, cela paraît énorme - en un seul mandat. Car Clinton avait fait mieux ou pire (ce que se garde de rappeler France Culture), mais en deux mandats. Pour rappel, quelques chiffres:
- Clinton, 12.300.000 expulsions (2 mandats)
- Bush, 10.300.000 expulsions (2 mandats)
- Obama, 5.300.000 expulsions (2 mandats)
- Trump, 1.900.000 expulsions (un mandat)
- Biden, 4.000.000 d'expulsions (un mandat)
Ces chiffres s'opposent aux idées admises. La différence entre les gentils démocrates et les méchants républicains est gommée. Surtout, durant son premier mandat, Trump n’a pas été l’ogre dévorateur de migrants que les médias prétendent qu’il fut. On sait trop peu, en France, que le surnom d’« Expulseur en chef » (« Deporter-In-Chief ») fut donné par les immigrationnistes, non à Trump, mais à Obama. Quand Éric Zemmour affirma qu’Obama avait « expulsé 2,5 millions d’étrangers », 20 Minutes se pencha sur la question et reconnut qu’en effet, un chiffre partiel donnait même 2,7 millions de personnes expulsées, entre janvier 2009 et janvier 2017.
Le « removal », un modèle d’OQTF
Mais pourquoi le surnom ne serait pas revenu plutôt à Clinton, le président démocrate aux quelque 12.300.000 expulsions ? C’est que les chiffres donnés en début d’article cumulent deux sortes d’expulsions. D'une part le removal, arrêté d’expulsion avec empreintes digitales et fichage d'identité, et impossibilité de demander légalement une entrée aux États-Unis pendant plusieurs années. (Le removal n’est pas une OQTF, ou bien il est ce qu’une OQTF devrait être : suivie d’une expulsion immédiate.) Il y a, d'autre part, le return, une reconduite à la frontière avec l’assentiment de l’illégal, sa bonne volonté lui assurant de ne pas être fiché.
C’est sur ce point qu’Obama se distingue. Son administration a veillé à ce que les expulsés ne soient pas tentés de revenir sur le territoire américain, d’où le recours fréquent de son administration aux removals : 870.000 removals sous Clinton, 2.000.000 sous Bush, 3.100.000 sous Obama. Celui-ci a mérité son surnom.
Biden pire que Trump
Lors de son premier mandat, Trump a utilisé les removals mais, notait le Pew Research Center en mars 2020, à un niveau inférieur à ceux « enregistrés pendant une grande partie de l'administration Obama ». Les services rencontraient des difficultés, « notamment un arriéré croissant de dossiers devant les tribunaux de l'immigration et des "contraintes judiciaires et législatives" qui rendent difficile l’expulsion de mineurs et de membres de la famille ». Car - c’est encore un point que les grands médias oublient de rappeler lorsqu’ils parlent de Trump comme d'un dictateur - ce dernier a face à lui des contre-pouvoirs avec lesquels il doit transiger. Pour son second mandat, le choix de Trump semble se porter vers des removals plus expéditifs afin d’accélérer le mouvement.
Le fort taux d’expulsion du mandat de Joe Biden (comparé à Trump) a bénéficié de la même mansuétude médiatique que celui d’Obama : il « s’explique » par la période du Covid où il a été procédé à d’abondants renvois afin de limiter l’impact de l’immigration illégale durant la pandémie. En l’espèce, nos humanistes ont été discrets, comme lorsque le vénérable Biden a continué l’édification du mur trumpien contre les illégaux mexicains. Décidément, en matière migratoire, la frontière est poreuse, entre démocrates et républicains.
À ce sujet — [Migrations] Pour le patron de Frontex, murs et frontières ne servent à rien
Source :
Doualemn : expulsion de l'influenceur suspendue ; la France humiliée (bis) - Boulevard Voltaire
Le tribunal administratif de Paris donne raison à l'influenceur algérien appelant à commettre un meurtre.
https://www.bvoltaire.fr/doualemn-expulsion-de-linfluenceur-suspendue-la-france-humiliee-bis/
Le taux d’expulsion de la Suisse est stupéfiant, surtout si on le compare à celui d’autres pays de l’UE comme la France et l’Allemagne.
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