Le fil d'Arkébi

 

Sortir du moule

"Freedom" sculpture de Zénos Frudakis

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Pendant ce temps là,

les Shadoks

continuent de pomper

 

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23 février 2025

Seule la liberté individuelle fait la force collective : brisons l’essentialisation

 

S’il y a bien une ruse qui profite autant aux puissants qu’à ceux qui rêvent de l’être, c’est l’essentialisation. Derrière ce grand mot se cache une vieille arnaque : enfermer les individus dans des cases, leur coller une étiquette et les empêcher de sortir du rôle qu’on leur assigne. Un outil de domination qui sert autant l’extrême droite que les pseudo-progressistes et qui, dans tous les cas, nous éloigne de ce qui devrait être l’objectif principal : l’émancipation de chacun et la destruction des hiérarchies oppressives.

D’un côté, on a les réactionnaires, les identitaires, les racistes de tout poil, qui nous chantent que chacun doit rester  » chez soi « , que les cultures ne doivent pas se mélanger et que la nation est un socle immuable. Ils défendent un monde où tout serait figé, où ton passeport, ta couleur de peau, ta religion ou ton origine détermineraient à jamais qui tu es et ce que tu vaux.

Derrière leur obsession de l’identité nationale, il y a surtout une peur panique du changement et un mépris total pour la liberté individuelle. Ces braves patriotes qui se prétendent  » rebelles  » passent pourtant leur temps à réclamer plus d’État, plus d’autorité, plus de contrôle sur nos vies. Ils ne veulent pas des individus libres, ils veulent des sujets soumis à l’ordre qu’ils fantasment.

Mais ils ne sont pas les seuls à se vautrer dans cette logique nauséabonde. Là où l’extrême droite te colle une identité figée pour mieux t’écraser, une certaine gauche préfère t’enfermer dans un statut de victime éternelle. Chez eux, ce n’est plus l’origine ou la nation qui te définissent, mais ton oppression supposée, ton appartenance à un groupe marginalisé, ta place dans un échiquier social où chacun a son rôle déjà écrit.

Faut pas se leurrer, la gauche parlementaire, bien assise sur ses fauteuils en velours, adore elle aussi essentialiser. Hier, c’étaient les prolos trop bourrus pour comprendre la grandeur de ses idées, aujourd’hui ce sont les ruraux forcément  » ignares  » ou les autres socialos qui ne pense pas comme eux ou les anarchistes social traître car refusant de se soumettre au partie d’avant garde. C’est pratique car ca lui évite de remettre en cause son propre immobilisme et son inutilité, ça permet de détourner l’attention pendant que ses élus continuent de jouer le jeu des institutions qu’ils prétendent combattre.

Ceux qui s’opposent à ces logiques ne sont pas mieux traités que par la droite. On a encore vu cette posture de mépris face aux agriculteurs en lutte : plutôt que d’essayer de comprendre leur colère, une partie de la gauche bourgeoise a préféré les ranger dans la case des arriérés réactionnaires, incapables de penser par eux-mêmes. Comme si un ouvrier ou un paysan ne pouvait être qu’un idiot manipulé par la FNSEA ou l’extrême droite.

Dans les deux cas, le résultat est le même : une négation totale de l’individu.

L’essentialisation, une camisole sociale

Si on nous enferme dans des catégories préfabriquées, comment imaginer une solidarité entre un ouvrier français et un sans-papiers, entre un paysan en lutte et un militant écologiste, entre une caissière en grève et un gréviste de l’énergie ?

L’essentialisation empêche toute alliance véritable, elle réduit l’humain à une seule facette de son existence, oubliant que chacun est traversé par des expériences, des contradictions, des engagements multiples. C’est un outil pour nous diviser et nous empêcher de nous organiser.

Et face à cette double impasse, il n’y a qu’un seul remède : l’Anarchiste.

L’anarchisme : l’individu comme point de départ de toute révolte

Comme le disait Malatesta :  » Tous les anarchistes, à quelque tendance qu’ils appartiennent, sont d’une certaine façon individualistes. « 

Loin des caricatures qui assimilent l’individualisme à l’égoïsme bourgeois, l’anarchisme place l’individu au cœur de la lutte. Contrairement aux marxistes, qui placent le collectif au-dessus de tout, nous savons que le véritable collectif ne peut exister que par la liberté des individus qui le composent.

Nous voulons détruire l’État parce que nous refusons qu’une autorité vienne nous dicter qui nous sommes et comment nous devons vivre. Nous refusons que la liberté soit sacrifiée sur l’autel d’une lutte qui nous dépasse.

L’anarchisme n’est pas un simple rejet de l’autorité, c’est un projet de société où chacun est libre de se définir par lui-même, sans être enfermé dans des cases imposées. C’est refuser qu’on nous dicte notre place, refuser qu’on nous impose des appartenances forcées.

Cela ne veut pas dire que nous rejetons la solidarité. Bien au contraire, nous pensons que seule une coopération librement consentie a de la valeur. L’anarchisme n’est pas un égoïsme forcené, c’est la recherche d’un équilibre entre l’individu et le collectif, entre la liberté et la responsabilité mutuelle.

Ce n’est pas en enfermant les gens dans des identités figées qu’on fait avancer une lutte. Ce n’est pas en décidant pour eux ce qu’ils doivent être, ce qu’ils doivent penser, avec qui ils doivent s’allier.

La vraie révolution ne peut se faire qu’avec des individus autonomes, capables de penser par eux-mêmes, de choisir leurs engagements et de construire leurs solidarités sur des bases sincères.

L’essentialisation est une arme pour nous diviser. L’anarchisme, en plaçant l’individu au centre, est la seule réponse cohérente contre toutes les formes de domination.

Refusons les étiquettes, les assignations, les carcans identitaires. Construisons une solidarité fondée sur la liberté, et non sur des cases imposées.

Parce que c’est ensemble, en tant qu’individus libres, que nous abattrons les murs qu’ils essaient de dresser entre nous. 

Par Le Père Peinard

Seule la liberté individuelle fait la force collective : brisons l’essentialisation
Le titre en Tête

 

                                     
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La racine de nos maux,

des mots pour arracher la racine.

« Le discours de la servitude volontaire » de

Etienne de La Boétie.

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