Un tsunami nommé Vance /+/ Son discours historique
La honte accusatrice pour le donneur de leçon et la fureur haineuse à son encontre, telles sont les réactions d’apparence et d’apparentement au simulacre en cours des élites-Zombie de l’Europe après les différentes interventions du vice-président des États-Unis JD Vance, dont son discours de Munich. Au-dessus de la honte et de la fureur, ou en dessous si vous voulez, plane une incommensurable pétoche menée sur un rythme de panique que l’on dissimule en-dessous du tapis...
Ces gens-zombies ne comprennent pas ! Ils croyaient avoir tout bon, ils s’attendaient à recevoir de plus en plus d’affectueuses caresses du ‘boss’ d’Outre-Atlantique, le ‘capo di tutti capî’. On avait bien traité Trump de fasciste, mais c’était pour la forme et l’on s’apprêtait à baisser culotte avec l’élégance d’une dame de bonne réputation dans la grande bourgeoisie du XVIème arrondissement. Au lieu de cela, ce JD Vance déclenche l’éclatement d’un orage qui couvait depuis l’élection de Trump, et aux signes duquel ils faisaient la sourde oreille.
Parce que, hein, lire dans le Wall Street ‘Journal’ ces paroles du JD (pour ceux qui s’interrogeraient : JD sont initiales de “James David”, – et pensez en plus qu’il est successeur tout désigné de Trump en 2029 !), – en plus de ses discours dans nos grandes concentrations urbaines emplies de somptueuses occurrences de la vieille histoire de la civilisation la plus haute ; – hein, entendre cette comparaison des zombies avec les Brejnev, les Andropov, les Tchernenko ! Supportera-t-on longtemps ces insultes de cowboys mal dégrossis ou lèverons-nous enfin l’étendard de la Sainte Croisade à laquelle rêve le Saint-Siège du Berlaimont, dans la Sainte Relique autonome de l’Union Européenne à Bruxelles-la-Sainte ? La question est posée et elle relève d’une sorte de sacralisation de la vertu européiste.
« Le vice-président américain J.D. Vance a fustigé les politiciens traditionnels de l’UE pour avoir adopté un “vocabulaire de style soviétique” pour réprimer la dissidence. Dans une interview au Wall Street Journal publiée jeudi, Vance a critiqué les élites de l’UE pour leur incapacité à reconnaître l’écart grandissant entre leurs opinions et celles des citoyens ordinaires sur des questions telles que l’immigration.»
Plutôt que de relever ces défis, a-t-il affirmé, ils préfèrent censurer les voix opposées, en présentant cela comme une lutte contre “la désinformation ou la mésinformation”. »
Qui pourrait s’étonner, – mais plus rien ne nous étonne, à la fin ! – d’entendre l’énorme monstre orange féliciter à 8 000 kilomètres de là son vice-président pour ses remarques insensées :
« J’ai pensé que son discours avait été très bien reçu, en fait. J’ai entendu de très bonnes remarques. Je suis content qu’il l’ait prononcé – un très bon discours, en fait, un discours très brillant. Et l’Europe doit faire attention.»
J’ai entendu son discours et il a parlé de la liberté d’expression et je pense que c’est vrai. En Europe, ils perdent leur merveilleux droit à la liberté d’expression. »
Effarées, les zombies-élites ne comprennent pas. Alors, elles gémissent comme des victimes injustement traités, qui firent tout leur labeur d’esclaves avec tant de conscience.
On peut citer quelques passages du discours pour en donner toute la saveur et mesurer précisément ce que le vice-président des États-Unis a débité et déballé devant le parterre des excellences, dignitaires, généraux, premiers ministres et présidents, tous plus ahuris les uns les autres.
Nous piquons un peu au hasard, ce passage qu’un utilisateur de tweeterX, ce réseaux qui répand la terreur et menace toutes les démocraties du monde, a mis sur son compte :
« Je regarde vers Bruxelles, où les commissaires de l'UE ont averti les citoyens de leur intention de fermer les réseaux sociaux en période de troubles civils dès qu'ils repèrent ce qu'ils jugent être un ‘contenu haineux’.
» Ou dans ce même pays, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d'avoir publié des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre de la ‘lutte contre la misogynie sur Internet : une journée d'action’.
» Je pense à la Suède, où il y a deux semaines, le gouvernement a condamné un militant chrétien pour avoir participé à l'autodafé de Corans qui a conduit au meurtre de son ami. Comme l'a fait remarquer de manière effrayante le juge dans son cas, les lois suédoises censées protéger la liberté d'expression ‘ne donnent pas, en réalité, carte blanche pour faire ou dire quoi que ce soit sans risquer d'offenser le groupe qui professe cette croyance’.
» Et peut-être plus inquiétant encore, je regarde du côté de nos très chers amis, le Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a placé les libertés fondamentales des Britanniques religieux, en particulier, dans la ligne de mire.
» Il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvent dans des “zones d'accès sûres”, les avertissant que même la prière privée à l'intérieur de leur domicile peut constituer une infraction à la loi.
» Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout concitoyen soupçonné d'avoir commis un délit d'opinion. En Grande-Bretagne et dans toute l'Europe, je crains que la liberté d'expression ne soit en recul. »
On retient surtout ce passage qui concerne la Roumanie, parce que ce qui s’y est produit en décembre 2024 constitue, d’une façon voyante et grossière, un coup d’État juridique et bureaucratique, dans un complet irrespect de la souveraineté, comme il n’y a jamais eu auparavant de cette sorte en Europe. Ce fut si patent, si grossier, si arrogant et méprisant pour les droits les plus élémentaires, que l’équipe Trump, et JD Vance par conséquent, en ont été si profondément marqués.
Il est par conséquent excellent que Vance s’y attarde avec tant d’insistance, dans une occurrence où les diverses valetailles de la basse-cour ne peuvent pas élever leur habituel barrage de censure. Par conséquent, tout le monde est obligé d’écouter, et c’est un immense plaisir de le savoir et de les voir :
« Le vice-président américain J.D. Vance a critiqué les dirigeants européens pour avoir peur de leurs propres électeurs et pour ne pas avoir défendu les valeurs démocratiques, citant l’annulation récente de l’élection présidentielle en Roumanie, affirmant qu’elles avaient été annulées “sur la base de soupçons fragiles d’une agence de renseignement et d’une énorme pression de ses voisins continentaux”.
» Il a exhorté les dirigeants de l’Union européenne à “accepter ce que votre peuple vous dit”, même lorsque cela est “surprenant” et qu’ils ne sont pas d’accord. Les déclarations “cavalières” des responsables de Bruxelles “semblant ravis” de l’annulation des élections présidentielles en Roumanie ou des pouvoirs étendus de modération du contenu ou d’autres restrictions de la liberté d’expression aux Royaume Uni, en Allemagne et en Suède ont été “choquantes pour les oreilles américaines”.
« “Si vous vous présentez par peur de vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous, et d’ailleurs, vous ne pouvez rien faire pour le peuple américain qui m’a élu et qui a élu le président Trump”, a déclaré Vance. »
Ainsi va la vie, c’est-à-dire la GrandeCrise. Nous nous retrouvons tous, dissidents, anti-système mal avisés et antiSystème bien au point, populistes de tous les horizons, Russes et poutiniens par conséquent, Hongrois et Slovaques, etc., derrière la puissance américaniste, poussant au même combat qu’elle nous mène avec fureur sans pour autant entrer dans ses rangs. D’habitude, nous la combattons, – mais là ! Quel étrange assemblage dira-t-on en première remarque et en pleine confusion ; mais l’instant est vite passé car tout passe si vite puisque les enjeux ne cessent de varier, les intérêts de se déplacer, les perceptions de se modifier, tandis que subsiste, de plus en plus marqué par la panique et la monstruosité de ses défenseurs, le Système à l’agonie au milieu de la GrandeCrise.
On imaginera donc avec une certaine jubilation les prochaines élections présidentielles roumaines remises au goût du jour de la façon qu’on a vue et pourtant confrontées à une réelle réédition du premier coup. Les élections allemandes, pour dans quelques jours, seront également intéressantes à suivre. ‘Stay tuned’, comme disait l’autre.
Finalement, que faut-il retenir de ce discours, de ce qu’il y a de révolutionnaire dans ce discours ? Il faut retenir que JD nous a dévoilés, – sauf pour ceux qui le savaient déjà, y compris nombre de citoyens américains pour leur propre pays, – ce qu’il est temps de savoir, ce qui est l’évidence même. Mais l’évidence est telle, avec une telle intensité de lumière, qu’elles aveuglent tant de ces petits hommes, les zombies qui nous dirigent, chacun étant à merveille « le dernier homme » de Nietzsche...
L’évidence, bien entendu est bien que la “menace” n’est rien d’autre que l’effondrement qui se produit en nous, dans le cœur de notre civilisation. Oubliez la stratégie, la géopolitique, le “rapport de forces”, ‘The Grand Chessboard’ de Brzezinski et la guerre en Ukraine. Ce qui compte est notre effondrement intérieur.
JD nous dit tout cela pour l’Europe, comme lui-même et Trump et toute leur cohorte le répètent pour l’Amérique elle-même, cela qui fait que la révolution intérieure de Trump est bien plus importante que sa politique extérieure. Vance l’a dit à Munich, cénacle des “experts” qui se rengorgent de systèmes stratégiques et d’armements à produire de la plus extrême urgence, avant d’aller régler son compte à Poutine... Billevesées que tout cela, pur exercice de ‘Fantasy’.
« L’Europe est confrontée à sa plus grande menace intérieure plutôt que de la part de puissances étrangères, a déclaré le vice-président américain J.D. Vance, exprimant son inquiétude face à ce qu'il a appelé l'abandon par le continent de ses valeurs fondamentales.
» “La menace qui m'inquiète le plus vis-à-vis de l'Europe n'est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur”, a-t-il déclaré, ajoutant “ce qui m'inquiète, c'est la menace intérieure”.
» Vance a mentionné qu’un ancien haut fonctionnaire de l'Union européenne [notre distingué Thierry dit-Breton] est passé à la télévision pour applaudir la décision de la Cour constitutionnelle roumaine d'annuler le premier tour de l'élection présidentielle de décembre 2024 en raison d'une prétendue ingérence étrangère. Vance a suggéré que la décision était motivée politiquement et prise parce que les choses ne se sont pas “déroulées comme prévu” selon les conceptions de l'UE. »
Quand je parle de l’évidence, je parle d’une évidence qui a au moins un quart de siècle d’affirmation d’une façon aveuglante, et qui vaut bien entendu pour les États-Unis autant que pour l’Europe, – sauf que les Etats-Unis se doutent de quelque chose depuis longtemps tandis que nous baignons dans notre arrogance et notre hystérie narcissique. Rappelez-vous ce que l’on ne manque pas de rappeler ici, et moi avec, à chaque occasion qui se présente, qui est ce fameux, ce fabuleux discours du secrétaire à la défense Rumsfeld le 10 septembre 2001, veille du 11, et qui passa to-ta-le-ment inaperçu dans le tohu-bohu des tours fracassées :
« Notre sujet aujourd’hui est un adversaire qui constitue une menace, une sérieuse menace, contre la sécurité des États-Unis d’Amérique. Cet adversaire est un des derniers bastions de la planification centralisée. Il gouverne en édictant des plans quinquennaux. D’une seule capitale où il se trouve, il tente d’imposer ses exigences au travers des fuseaux horaires, des continents, des océans et au-delà. Avec une brutale constance, il bâillonne la pensée libre et détruit les idées nouvelles. Il désorganise la défense des États-Unis et met en danger les vies des hommes et des femmes en uniforme.
» Peut-être cet adversaire paraît ressembler à ce que fut l’Union Soviétique, mais cet ennemi s’en est allé : nos ennemis sont aujourd’hui plus subtils et plus implacables. Vous devez penser que je suis en train de décrire un de ces dictateurs décrépits qui survivent encore. Mais leur temps est passé, à eux aussi, et ils ne font pas le poids à côté de cet adversaire que je décris.
» Cet adversaire est beaucoup plus proche de nous. C’est la bureaucratie du Pentagone. Non pas les gens mais les processus. Non pas les hommes et les femmes en uniforme mais l’uniformité de la pensée et de l’action que nous leur imposons bien trop souvent... »
Je me rappelle que nous avions présenté ce discours le 11 septembre, encore inconscient de l’attaque contre les tours puisque je tondais mon gazon après avoir écrit l’article avant (décalage horaire) que ne se déclenche l’attaque. Interrogez-vous pour observer que ce commentaire vaut aujourd’hui, aussi bien pour un Musk que pour un Trump, un Heghest, et un JD bien entendu :
« C’est assez rare pour être souligné : voilà un discours officiel qui mérite d'être lu et relu tant il a de significations profondes. Il s'agit du discours de Donald Rumsfeld, le 10 septembre 2001 au Pentagone. Un tel discours pourrait avoir été prononcé par Mao à la veille de la révolution culturelle, ou par Gorbatchev sur le point de lancer sa glasnost. Les références à la guerre froide ne manquent d'ailleurs pas dans le discours de Rumsfeld : la bureaucratie monstrueuse du Pentagone est une sorte de dinosaure rescapé de la guerre froide, et une structure aussi archaïque et paralysante que la bureaucratie de l'Union Soviétique à la veille de la chute de l'empire soviétique. »
Certains diront : “eh bien, on en a mis du temps”. Nous dirons plutôt, avec mon approbation empressée, qu’il a fallu mener un combat déterminé contre une attaque de sauvegarde qui n’est pas autrement inspirée que par l’esprit démoniaque, et donc d’une puissance étourdissante. Simplement, le diable, qui « ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque [bêtise], qui est comme sa signature... » (Guénon), a activé toute sa surpuissance pour freiner la dissidence et la pulvériser, entraînant ainsi en l’ignorant l’inévitable chemin vers son autodestruction qui accompagne cette surpuissance.
Philippe Grasset, le 15 février 2025
/+/
Discours historique du vice-président JDVance. JD Vance secoue l'Europe avec un discours puissant à Munich : une défense sans compromis de la liberté d'expression et de la démocratie face aux dirigeants européens
🚨Discours historique du vice-president @JDVance .
— Trump Fact news 🇺🇸 (@Trump_Fact_News) February 15, 2025
JD Vance secoue l’Europe avec un discours puissant à Munich : une défense sans compromis de la liberté d'expression et de la démocratie face aux dirigeants européens. 🇩🇪
Sous titre en Français 👇 pic.twitter.com/W4sDlDclir
Voici une transcription intégrale du discours prononcé par le vice-Président américain JD Vance lors de la Conférence de Munich sur la sécurité ce vendredi 14 février 2025 après-midi.
— Sébastien Tertrais (@stertrais) February 15, 2025
Il est important que chacun puisse y avoir accès, car j'observe que plusieurs des vérités… pic.twitter.com/IZcAhDeTnI
Voici une transcription intégrale du discours prononcé par le vice-Président américain JD Vance lors de la Conférence de Munich sur la sécurité ce vendredi 14 février 2025 après-midi. Il est important que chacun puisse y avoir accès, car j'observe que plusieurs des vérités implacables qu'il a évoquées, et que nous sommes très nombreux à partager, gênent une partie de la doxa et de la classe politique actuelle, et pas la meilleure.
JD Vance :
L’une des choses dont je voulais parler aujourd’hui, c’est bien sûr nos valeurs communes. Et vous savez, c’est formidable d’être de retour en Allemagne. Comme vous l’avez entendu plus tôt, j’étais ici l’année dernière en tant que sénateur des États-Unis. J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères David Lammy et j’ai plaisanté en disant que l’année dernière, nous avions tous deux des emplois différents de ceux que nous avons aujourd’hui. Mais il est désormais temps pour tous nos pays, pour nous tous qui avons eu la chance de nous voir confier le pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser à bon escient pour améliorer leurs conditions de vie.
Je tiens à dire que j'ai eu la chance de passer ces dernières 24 heures en dehors des murs de cette conférence et j'ai été très impressionné par l'hospitalité des gens, même s'ils se remettent bien sûr de l'horrible attaque d'hier. La première fois que je suis venu à Munich, c'était avec ma femme, qui est ici avec moi aujourd'hui, dans le cadre d'un voyage personnel. J'ai toujours aimé la ville de Munich et j'ai toujours aimé ses habitants.
Je tiens à vous dire que nous sommes très touchés et que nos pensées et nos prières vont à Munich et à tous ceux qui sont touchés par le mal infligé à cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et nous serons certainement de tout cœur avec vous dans les jours et les semaines à venir.
Nous nous réunissons à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité. Et nous parlons généralement des menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure. Je vois de nombreux, très nombreux chefs militaires de renom réunis ici aujourd’hui. Mais si l’administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne et estime que nous pouvons parvenir à un accord raisonnable entre la Russie et l’Ukraine – et nous pensons également qu’il est important que l’Europe prenne des mesures importantes dans les années à venir pour assurer sa propre défense – la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur. Le retrait de l’Europe de certaines de ses valeurs les plus fondamentales : des valeurs partagées avec les États-Unis d’Amérique.
J'ai été frappé par la récente intervention à la télévision d'un ancien commissaire européen qui s'est réjoui de l'annulation par le gouvernement roumain d'une élection. Il a prévenu que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne.
Ces déclarations désinvoltes sont choquantes pour les oreilles des Américains. Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous finançons et soutenons est fait au nom de nos valeurs démocratiques communes. De notre politique à l’égard de l’Ukraine à la censure numérique, tout est présenté comme une défense de la démocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts responsables menacer d’en annuler d’autres, nous devrions nous demander si nous nous tenons à des normes suffisamment élevées. Et je dis bien nous-mêmes, car je crois fondamentalement que nous sommes dans la même équipe.
Nous devons faire plus que parler des valeurs démocratiques. Nous devons les vivre. Aujourd’hui, de mémoire d’homme, la guerre froide a placé les défenseurs de la démocratie face à des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Et pensez à ceux qui, dans cette lutte, ont censuré les dissidents, fermé les églises, annulé les élections. Étaient-ils les bons ? Certainement pas.
Et Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils l'ont perdue parce qu'ils n'ont ni valorisé ni respecté tous les bienfaits extraordinaires de la liberté, la liberté de surprendre, de faire des erreurs, d'inventer, de construire. Il s'avère qu'on ne peut pas imposer l'innovation ou la créativité, tout comme on ne peut pas forcer les gens à penser, à ressentir ou à croire. Et nous pensons que ces choses sont certainement liées. Et malheureusement, quand je regarde l'Europe aujourd'hui, je ne sais pas toujours très bien ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide.
Si vous vous présentez par peur de vos propres électeurs, l'Amérique ne peut rien faire pour vous.
Je pense à Bruxelles, où les commissaires de la Commission européenne ont averti les citoyens qu'ils avaient l'intention de fermer les réseaux sociaux en cas de troubles civils : dès qu'ils repéreraient ce qu'ils jugeaient être un « contenu haineux ». Ou à ce même pays, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d'avoir publié des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre de la « lutte contre la misogynie » sur Internet.
Je pense à la Suède, où le gouvernement a condamné il y a deux semaines un militant chrétien pour avoir participé à l'autodafé de Corans qui a conduit au meurtre de son ami. Et comme le juge l'a fait remarquer de manière effrayante, les lois suédoises censées protéger la liberté d'expression ne donnent pas, en réalité, un « laissez-passer » pour faire ou dire n'importe quoi sans risquer d'offenser le groupe qui professe cette croyance.
Et ce qui m’inquiète le plus, c’est peut-être le cas de nos chers amis, le Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques religieux en particulier. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith Conner, un physiothérapeute de 51 ans et ancien combattant de l’armée, du crime odieux d’avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d’une clinique d’avortement, sans gêner personne, sans interagir avec personne, mais en priant seul en silence. Après que les forces de l’ordre britanniques l’ont repéré et lui ont demandé pourquoi il priait, Adam a simplement répondu que c’était au nom de son fils à naître.
Lui et son ancienne petite amie avaient déjà avorté des années auparavant. Mais les policiers n'ont pas bougé. Adam a été reconnu coupable d'avoir enfreint la nouvelle loi sur les zones tampons, qui criminalise la prière silencieuse et d'autres actions susceptibles d'influencer la décision d'une personne à moins de 200 mètres d'un centre d'avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres sterling de frais de justice au ministère public.
J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un hasard, d’un exemple unique et insensé d’une loi mal rédigée adoptée contre une seule personne. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvent dans des zones d’accès dites sûres, les avertissant que même la prière privée dans leur propre maison peut être considérée comme une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout concitoyen soupçonné d’être coupable de délit de pensée en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.
La liberté d’expression, je le crains, est en recul et, dans l’intérêt de la comédie, mes amis, mais aussi dans l’intérêt de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon propre pays, où l’administration précédente a menacé et intimidé les sociétés de médias sociaux pour qu’elles censurent ce qu’on appelle la désinformation. De la désinformation, comme par exemple l’idée que le coronavirus avait probablement fuité d’un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragé les entreprises privées à faire taire les personnes qui osaient dire ce qui s’est avéré être une vérité évidente.
Je ne viens donc pas ici avec une simple observation, mais avec une proposition. Et tout comme l’administration Biden semblait désespérée de faire taire les gens qui s’exprimaient, l’administration Trump fera exactement le contraire, et j’espère que nous pourrons travailler ensemble sur ce sujet.
À Washington, un nouveau shérif est en poste. Sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique. Aujourd’hui, la situation est devenue si mauvaise qu’en décembre dernier, la Roumanie a purement et simplement annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base des soupçons fragiles d’une agence de renseignement et d’une énorme pression de ses voisins continentaux. Si j’ai bien compris, l’argument était que la désinformation russe avait infecté les élections roumaines. Mais je demanderais à mes amis européens de prendre du recul. Vous pouvez croire que c’est mal pour la Russie d’acheter des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons certainement. Vous pouvez même condamner cela sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger, alors elle n’était pas très solide au départ.
La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont bien moins fragiles que beaucoup de gens le craignent.
Croire en la démocratie, c'est comprendre que chacun de nos citoyens a de la sagesse et a une voix.
Je crois vraiment que permettre à nos citoyens de s’exprimer les rendra encore plus forts. Ce qui nous ramène bien sûr à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux parlementaires représentant les partis populistes de gauche comme de droite de participer à ces discussions. Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce que disent les gens. Mais lorsque les dirigeants politiques représentent un groupe important, il nous incombe au moins de participer au dialogue avec eux.
Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous de l’autre côté de l’Atlantique, cela ressemble de plus en plus à de vieux intérêts bien ancrés se cachant derrière des termes laids de l’ère soviétique comme « mésinformation » et « désinformation », qui n’aiment tout simplement pas l’idée que quelqu’un avec un point de vue alternatif puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous en préserve, voter différemment, ou pire encore, gagner une élection.
Il s’agit d’une conférence sur la sécurité et je suis sûr que vous êtes tous venus ici préparés à parler de la manière dont vous comptez augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, conformément à un nouvel objectif. Et c’est formidable, car comme le président Trump l’a clairement indiqué, il estime que nos amis européens doivent jouer un rôle plus important dans l’avenir de ce continent. Nous ne pensons pas que vous entendiez ce terme de « partage des charges », mais nous pensons qu’il est important que les Européens intensifient leurs efforts tandis que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger.
Mais permettez-moi de vous demander comment vous allez commencer à réfléchir aux questions budgétaires si nous ne savons pas ce que nous défendons en premier lieu. J'ai déjà entendu beaucoup de choses au cours de mes conversations et j'ai eu de très nombreuses conversations intéressantes avec de nombreuses personnes réunies ici dans cette salle. J'ai beaucoup entendu parler de ce contre quoi vous devez vous défendre, et bien sûr, c'est important. Mais ce qui m'a semblé un peu moins clair, et certainement à de nombreux citoyens européens, c'est ce pour quoi vous vous défendez exactement. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité partagé que nous considérons tous comme si important ?
Je crois profondément qu’il n’y a pas de sécurité si l’on a peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident son propre peuple. L’Europe est confrontée à de nombreux défis. Mais la crise à laquelle ce continent est confronté en ce moment, la crise à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble, je crois, est une crise que nous avons nous-mêmes provoquée. Si vous vous présentez dans la peur de vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous. Et d’ailleurs, vous ne pouvez rien faire pour le peuple américain qui m’a élu et qui a élu le président Trump. Vous avez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quoi que ce soit de valable dans les années à venir.
N’avons-nous pas appris que des mandats trop restrictifs produisent des résultats instables ? Pourtant, il y a tant de choses qui peuvent être accomplies avec le type de mandat démocratique qui, je pense, résultera d’une plus grande réactivité aux voix de vos citoyens. Si vous voulez profiter d’économies compétitives, d’une énergie abordable et de chaînes d’approvisionnement sûres, vous avez besoin de mandats pour gouverner, car vous devez faire des choix difficiles pour profiter de toutes ces choses.
Et bien sûr, nous le savons très bien. Aux États-Unis, on ne peut pas gagner un mandat démocratique en censurant ses adversaires ou en les mettant en prison. Qu'il s'agisse du chef de l'opposition, d'un humble chrétien priant chez lui ou d'un journaliste essayant de rapporter l'actualité. On ne peut pas non plus gagner un mandat démocratique en ignorant son électorat de base sur des questions comme celle de savoir qui a le droit de faire partie de notre société commune.
Parmi tous les défis urgents auxquels sont confrontées les nations représentées ici, je pense qu’il n’y en a pas de plus urgent que la migration de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays a immigré de l’étranger. Il s’agit, bien sûr, d’un chiffre record. C’est d’ailleurs un chiffre similaire aux États-Unis, également un record historique. Le nombre d’immigrants entrés dans l’UE en provenance de pays tiers a doublé entre 2021 et 2022 seulement. Et bien sûr, il a beaucoup augmenté depuis.
Et nous connaissons la situation. Elle ne s'est pas matérialisée dans le vide. C'est le résultat d'une série de décisions conscientes prises par des hommes politiques de tout le continent et d'autres pays du monde entier, au cours d'une décennie. Nous avons vu les horreurs provoquées par ces décisions hier dans cette même ville. Et bien sûr, je ne peux pas évoquer à nouveau ce sujet sans penser aux terribles victimes qui ont vu une belle journée d'hiver à Munich gâchée. Nos pensées et nos prières les accompagnent et resteront avec elles. Mais pourquoi tout cela est-il arrivé en premier lieu ?
C’est une histoire terrible, mais nous l’avons entendue trop souvent en Europe, et malheureusement trop souvent aux États-Unis également. Un demandeur d’asile, souvent un jeune homme d’une vingtaine d’années, déjà connu de la police, a foncé dans une foule et a brisé une communauté. L’unité. Combien de fois devrons-nous subir ces revers effroyables avant de changer de cap et de donner à notre civilisation commune une nouvelle direction ? Aucun électeur sur ce continent n’est allé aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d’immigrés non contrôlés. Mais vous savez pour quoi ils ont voté ? En Angleterre, ils ont voté pour le Brexit. Et qu’ils soient d’accord ou non, ils ont voté pour. Et de plus en plus de gens partout en Europe votent pour des dirigeants politiques qui promettent de mettre fin à une migration incontrôlable. Il se trouve que je suis d’accord avec beaucoup de ces préoccupations, mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec moi.
Je pense simplement que les gens se soucient de leur maison, de leurs rêves, de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Et ils sont intelligents. Je pense que c'est l'une des choses les plus importantes que j'ai apprises au cours de ma brève carrière politique. Contrairement à ce que l'on pourrait entendre à quelques montagnes de Davos, les citoyens de nos pays ne se considèrent généralement pas comme des animaux éduqués ou comme des rouages interchangeables de l'économie mondiale. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne souhaitent pas être bousculés ou ignorés sans relâche par leurs dirigeants. Et c'est le rôle de la démocratie de trancher ces grandes questions lors des urnes.
Acceptez ce que vos gens vous disent, même si c'est surprenant, même si vous n'êtes pas d'accord.
Je crois que le fait de rejeter les gens, de faire fi de leurs préoccupations ou, pire encore, de bloquer les médias, d’empêcher les élections ou d’exclure les gens du processus politique ne protège rien. En fait, c’est le moyen le plus sûr de détruire la démocratie. S’exprimer et exprimer ses opinions n’est pas une ingérence électorale. Même lorsque des personnes expriment des opinions en dehors de votre propre pays, et même lorsque ces personnes sont très influentes – et croyez-moi, je dis cela avec humour – si la démocratie américaine peut survivre à dix ans de réprimandes de Greta Thunberg, vous pouvez survivre à quelques mois d’Elon Musk.
Mais aucune démocratie, qu’elle soit américaine, allemande ou européenne, ne survivra à l’idée de dire à des millions d’électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs appels à l’aide, ne sont pas valables ou ne méritent même pas d’être pris en considération.
La démocratie repose sur le principe sacré selon lequel la voix du peuple compte. Il n’y a pas de place pour les pare-feu. Soit on respecte ce principe, soit on ne le fait pas. Les Européens, les citoyens ont voix au chapitre. Les dirigeants européens ont le choix. Et je suis fermement convaincu que nous n’avons pas à avoir peur de l’avenir.
Acceptez ce que votre peuple vous dit, même si c'est surprenant, même si vous n'êtes pas d'accord. Et si vous le faites, vous pourrez affronter l'avenir avec certitude et confiance, sachant que la nation est derrière chacun de vous. Et c'est là, pour moi, la grande magie de la démocratie. Elle ne réside pas dans ces bâtiments en pierre ou dans ces beaux hôtels. Elle ne réside même pas dans les grandes institutions que nous avons bâties ensemble en tant que société commune.
Croire en la démocratie, c'est comprendre que chacun de nos citoyens est doté de sagesse et a une voix. Et si nous refusons d'écouter cette voix, même nos combats les plus victorieux n'aboutiront à rien. Comme l'a dit un jour le pape Jean-Paul II, à mon avis l'un des plus extraordinaires défenseurs de la démocratie sur ce continent ou sur tout autre, « n'ayez pas peur ». Nous ne devons pas avoir peur de nos citoyens, même lorsqu'ils expriment des opinions qui ne sont pas celles de leurs dirigeants. Merci à tous. Bonne chance à vous tous. Que Dieu vous bénisse.
J.D. VANCE
/image%2F1371207%2F20250217%2Fob_20ceb9_arton77814-e7fb6.jpg)
via :
/image%2F1371207%2F20250217%2Fob_b381bf_bas-de-page.png)