Le fil d'Arkébi

 

Sortir du moule

"Freedom" sculpture de Zénos Frudakis

Shadopompe1 1.gif

Pendant ce temps là,

les Shadoks

continuent de pomper

 

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30 avril 2025

Blackout vécu au Portugal : plongée dans l’invisible fragilité de nos sociétés hyperconnectées. Expérience.... /+/ /+/ /+/

 

Il y a des jours où la modernité s’efface en silence, laissant derrière elle un monde à l’arrêt. Ce 28 avril 2025, je l’ai vu de mes propres yeux.

 

Alors que j'étais au Portugal, j’ai observé, en l’espace d'un seul instant, tout un pays — ainsi que l’Espagne entière et une partie du sud de la France — basculer dans un blackout total.

 

Le plus frappant n’était pas la panique — il n’y en avait pas.

 

C’était, à l'opposé, un calme étrange, une vie extérieure qui continuait, mais d’une manière décalée, ralentie, irréelle.

 

Contrairement à ce que nous avions connu lors des confinements du Covid, où le monde s’était arrêté depuis l’intérieur des foyers, cette fois, les gens étaient dehors : les magasins restaient ouverts, mais plongés dans l’obscurité ; quelques restaurants continuaient à accueillir des clients, mais ils étaient réduits à improviser de seuls plats froids.

 

La vie était là, mais comme suspendue, vidée de sa mécanique invisible.

 

Impossible de payer autrement qu’en espèces : les terminaux bancaires étaient inertes, le réseau de carte de crédit indisponible.

 

Les stations-service étaient... hors service.

 

Les feux de circulation étaient éteints, transformant les carrefours en zones d’incertitude muette. Ascenseurs, escalateurs, climatisation, wifi : tout ce qui caractérise les bâtiments contemporains était à l'arrêt.

 

Même les téléphones portables semblaient trahir l’étrangeté ambiante : toutes les barres de réseau étaient visibles, mais aucune donnée ne circulait.

 

Sous une belle lumière d’un Portugal printanier, le monde poursuivait son mouvement, désaccordé, stupéfait, mais aussi pas mécontent d'échapper quelques instants à la mécanique de la technologie.

 

Le temps d'un souffle, l’infrastructure invisible de la modernité avait disparu, et nous nous retrouvions face à l’extrême fragilité d’un mode de vie que nous aimons croire inébranlable.

 

Ce que le blackout révèle vraiment


On pourrait se contenter de dénoncer une dépendance excessive à la technique.

 

Mais cela serait trop superficiel.

 

Le véritable problème est que notre dépendance est non seulement massive, mais aveugle.

 

En construisant nos sociétés sur la prémisse de la permanence technique, nous avons renoncé à toute forme de plan B..

 

Or, comme l’écrivait Bernard Stiegler, la technique est toujours pharmacologique : elle est à la fois poison et remède.

 

Ce que nous avons perdu, en accélérant, ce n’est pas seulement la capacité à vivre sans technique, mais aussi la capacité de penser l’accident comme constitutif de notre modernité.

 

Dans notre monde connecté, rien n’est pensé pour être résilient. Plus un système est sophistiqué, plus il est fragile.

 

Le philosophe Hartmut Rosa, dans sa théorie de l’accélération sociale, montre comment la pression à toujours plus de vitesse rend toute interruption insupportable, voire catastrophique.

 

Le blackout illustre exactement ce point : l’arrêt temporaire devient un effondrement total.

 

♦️Au-delà de l’événement : repenser l’autonomie.

 

Aujourd’hui, nous avons eu un aperçu du futur : un futur dans lequel chaque panne pourrait devenir une crise sociétale majeure.

 

Face à cela, deux voies s’ouvrent :

 

➡️poursuivre dans la fuite en avant technologique, en renforçant sans cesse les couches d’automatisation et de dépendance, en espérant conjurer l’accident par toujours plus de contrôle numérique ;

 

➡️ou réinventer des formes de souveraineté technique, de capacité d’action locale, de résilience humaine.

 

Réapprendre à vivre sans l’évidence du réseau, sans la présomption de la fluidité permanente, sera peut-être l'un des grands défis politiques et culturels de notre temps.

 

Comme l’écrivait Zygmunt Bauman, “dans un monde liquide, la seule certitude est l’incertitude”.

 

Post de N. Mariotte, disponible sur LinkedIn

 

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Commentaires, en rappel :

 

- " L’Espagne atteint son premier jour de semaine avec 100 % d’énergie renouvelable sur son réseau national!

Le 16 avril, le réseau électrique espagnol a fonctionné entièrement grâce aux énergies renouvelables pour la première fois. L’éolien, le solaire et l’hydraulique ont ainsi couvert la totalité de la demande d’électricité de la péninsule en un jour de semaine.

Cinq jours plus tard, l’énergie solaire a établi un nouveau record, produisant 20 120 MW de puissance instantanée, couvrant 78,6 % de la demande et 61,5 % de la demande.

Puis une semaine plus tard, un black-out total!!! "

 

- " Comme par hasard, Espagne/Portugal, les deux pays qui ne se sont pas alignés sur le prix du gaz allemand, et ont évité que le prix de l’énergie s’envole comme chez nous… "

 

- " Un complotiste de chez EDF m’avait mentionné le fait que la France aurait eu un soucis dans la régulation transfrontalière, éventuellement volontaire, ce qui aurait empêché les réseaux luso et ibériques de se décharger des surplus. Ce qui rejoint ton avis.

Dans le doute, je suis allé voir un peu à quoi jouait le privé en Espagne , en voici un résumé intéressant qui diffère quelque peu..
https://elpais.com/economia/2025-04-29/la-matriz-de-red-electrica-alerto-hace-dos-meses-del-riesgo-de-desconexiones-severas-por-el-aumento-de-las-renovables.html

On est bien loin de la soupe à la truffe servie en Franconia :
https://www.7sur7.be/monde/un-signal-dalarme-pour-leurope-les-experts-mettent-en-garde-suite-a-la-panne-de-courant-iberique~a67991b8/

Bref, amis moutons, toujours vérifier les infos dans la langue d’origine , ou au moins multiplier ses sources en se rapprochant de la zone géographique. "

Vus ici :

 

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L'origine de l'effondrement a été le déséquilibre causé par la déconnexion provoquée par la France !

 

Le directeur des services d'exploitation du réseau électrique, Eduardo Prieto, a expliqué lundi que l'origine de l'effondrement électrique subi par la péninsule ibérique était la déconnexion du système d'interconnexion européen par la France.

 

Prieto l'a expliqué à une apparition quelques minutes après 21 heures, où il a indiqué que la perte de connexion avec l'Europe a entraîné un grave déséquilibre qui a conduit à l'effondrement de l'offre* 

(*approvisionnement).

 

Interrogé sur les raisons de ces réductions d'interconnexion, il a déclaré qu'elle n'avait pas encore été déterminée.

 

Il ne voulait pas non plus donner référence à l'heure à laquelle l'ensemble de l'offre peut être récupérée et a parlé de quelques heures.

 

En ce qui concerne la situation à partir de 18 h 35, il a précisé que 50 % des sous-stations avaient été récupérées, que la production en Espagne équivaut à 35 % de la demande et que le réseau électrique est déjà unique.

 

Via : 

Source :

 

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Où l'inverse !?!? 

 

 

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Blackout vécu au Portugal : plongée dans l’invisible fragilité de nos sociétés hyperconnectées. Expérience....  /+/   /+/   /+/
Le titre en Tête

 

                                     
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La racine de nos maux,

des mots pour arracher la racine.

« Le discours de la servitude volontaire » de

Etienne de La Boétie.

(Pour lire la suite....)


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