Le fil d'Arkébi

 

Sortir du moule

"Freedom" sculpture de Zénos Frudakis

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Pendant ce temps là,

les Shadoks

continuent de pomper

 

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8 avril 2025

La plupart des gens refoulent leur animalité, cette force intérieure qui leur demande de survivre.

 

Les gens s’imaginent naïvement qu’ils obéissent uniquement à leur conscience.

Mais ce n’est pas le plus grave. Le fait d’être aveugle est bien moins grave que le fait de ne pas être conscient de l’être. En effet, le pire pour un aveugle n’est pas de ne pas voir, mais d’être incapable de se demander : « Et si je ne voyais pas aussi bien que je le crois ? »


Autrement dit, le véritable danger n’est pas tant d’être aveugle, mais de l’être sans le savoir, et ce parce qu’on refuse de le reconnaître. Le plus triste n’est pas que la majorité des hommes ignorent qui ils sont, mais qu’ils s’en moquent, car ils ne vivent pas pour s’interroger, pour méditer sur eux-mêmes et ainsi découvrir la vérité. Il n’est donc pas exagéré de dire que la plupart des gens vivent avec un lourd handicap : ils ne pensent pas.


J’insiste, l’insensibilité à la vérité est une forme réelle de handicap. En effet, un moi-pensant immature rend une personne insensible à la recherche de la vérité et aveugle à certaines réalités. Ainsi, les individus au moi-pensant immature se perdent dans une société où d’autres exploitent cette cécité intellectuelle.
Le mode de vie dominant dans les sociétés contemporaines contribue à un aveuglement généralisé des consciences. L’école, et ceux qui en détiennent le monopole — c’est-à-dire les puissants du moment —, fabriquent des « somnambules » : ils bercent de douces illusions des esprits endormis au lieu de les aider à s’éveiller. En l’état, la société anesthésie le moi-pensant des humains : leur conscience.


C’est là une chose très dangereuse quand on sait d’où nous venons. En effet, dans l’économie de la Nature, Homo sapiens est programmé pour se battre pour sa survie, donc pour affronter ses frères qui partagent son territoire et représentent ses principaux concurrents.


Qu’Homo sapiens reproduise une société où la concurrence reste aussi impitoyable que dans la Nature et où la hiérarchie est omniprésente, sans se confronter à lui-même — c’est-à-dire à ses instincts profonds de grand singe —, voilà qui est extrêmement risqué. Dans une telle société, les injustices et les cruautés qui prédominent dans la Nature se retrouvent logiquement reproduites dans un « monde civilisé ». Dans une telle société, la haine de l’autre prospère autant que dans une forêt de chimpanzés. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le racisme — au sens strict comme au sens large —, le harcèlement, la violence, les petits tyrans du quotidien, les agressions gratuites, etc., persistent.

 

Tant que l’on ne cherchera pas à faire grandir le moi-pensant des hommes, dès l’enfance, nous resterons ce « chaînon manquant entre l’animal et l’homme vraiment humain » dont parlait Konrad Lorenz, l’un des pères de l’éthologie, qui a passé sa vie à observer les animaux et les hommes. C’est pourquoi je considère notre société et notre époque comme celles d’êtres humains « sauvages » se croyant civilisés. Et j’affirme que, pour quitter le monde des « sauvages », l’homme n’a qu’une chose à entreprendre : faire grandir sa conscience. Il ne s’agit pas ici de quotient intellectuel, mais bien de conscience, cette partie de l’homme capable d’observer sa propre animalité et de ne plus lui obéir aveuglément, c’est-à-dire de ne plus se comporter comme un « chimpanzé intelligent » avec le progrès technologique entre les mains, guidé par ses instincts. 

 

 

"Se rendre dans un stade de football suffit pour constater à quel point l’Homme est animé d’une pulsion d’agression latente, d’un besoin de sentiment d’appartenance à un groupe et, par extension, d’un besoin d’un ennemi commun.


Les stades sont en effet des lieux d’exutoire où s’exprime cet instinct d’agression. Les supporters forment des clans, et cette dynamique satisfait leur animalité, qui s’épanouit pleinement dans les tribunes. Ainsi, dans l’enceinte d’un stade, on peut voir des Homo sapiens hurler à l’unisson, de manière tribale, contre un adversaire commun. Ils s’abandonnent à cette expression de haine comme s’ils se trouvaient encore dans la savane, vociférant contre un clan rival ou un prédateur.


Pourquoi cela procure-t-il du bien-être aux supporters ? Tout simplement parce qu’ils portent encore en eux cette animalité, programmée pour évoluer dans un environnement hostile fait de prédateurs et de clans ennemis. Comprendre cela, c’est saisir la raison profonde du plaisir que procurent ces cris de haine dirigés contre les supporters adverses.


Il existe en l’homme un besoin fondamental de s’unir contre un ennemi commun et de déverser sur lui une agressivité naturelle. Dans la nature, cette haine était utile à notre survie, car elle ciblait des dangers bien réels.


Si nous avons quitté cet état sauvage, la nature, elle, demeure ancrée au plus profond de nous. Ceux qui obéissent à ces instincts sans en avoir conscience réorientent cette agressivité naturelle vers des cibles de substitution.


Dans les stades de football, les supporters adverses deviennent des réceptacles idéaux. Mais ce phénomène ne se limite pas aux gradins. Les individus qui ne libèrent pas leur haine dans les stades la déversent ailleurs : dans les cours d’école, au sein des entreprises, des cercles d’amis ou des familles. En somme, partout où leur pulsion d’agression – issue de leurs instincts d’agression et territoriaux – peut trouver un exutoire, c’est-à-dire un bouc émissaire. Là se manifeste ce que j’appelle la sublimation négative, laquelle engendre la haine raciale."

 

Pulsion d’agression ou Le besoin de boucs émissaires
Essai à paraître

La plupart des gens refoulent leur animalité, cette force intérieure qui leur demande de survivre.
Le titre en Tête

 

                                     
     Vivre La Liberté     

                                     

 

La racine de nos maux,

des mots pour arracher la racine.

« Le discours de la servitude volontaire » de

Etienne de La Boétie.

(Pour lire la suite....)


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