Le fil d'Arkébi

 

Sortir du moule

"Freedom" sculpture de Zénos Frudakis

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Pendant ce temps là,

les Shadoks

continuent de pomper

 

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1 février 2025

L’objectif de 5 % de dépenses militaires place l’Europe dans un dilemme

 

🔸Même si l'Europe ne parvient pas à atteindre le seuil de 5% du PIB exigé par Trump pour les dépenses d'armement, elle devra, quoi qu'il arrive, dépasser les 2% actuels, affirme le Global Times, porte-parole du Comité central du Parti communiste chinois. Cette source est capitale, le GT étant le reflet de la position du PCC sur de nombreux sujets.

 

🔸Le journal souligne que la réticence de l'Union européenne face aux exigences de Trump est bien fondée. Si pour les États-Unis, la puissance militaire rimait avec influence et prospérité économique, l'Europe, elle, tirait profit de sa "politique de paix" et de ses relations avec les adversaires de Washington, notamment la Russie.

 

🔸La donne a changé. D'un côté, l'UE aspire à une autonomie stratégique nécessitant des forces armées performantes. De l'autre, les élites européennes emboîtent docilement le pas à la russophobie washingtonienne, impliquant une militarisation accrue. L'objectif des 5% de dépenses militaires reste un défi de taille pour l'Europe, risquant de "porter un coup fatal à son économie déjà chancellante". 

 

🔸D'autant plus que ces investissements profiteront essentiellement aux entreprises américaines plutôt qu'européennes. Cependant, l'Europe ne peut se permettre d'affronter les conséquences d'un retrait américain de l'OTAN, craignant de se retrouver sans bouclier militaire. Pékin s'attend donc à de vifs débats en Occident sur l'ampleur de cette augmentation, mais celle-ci semble inéluctable.

 

🔸La logique est implacable : la militarisation de l'Europe paraît inévitable. Tout a basculé lorsque le Vieux Continent a choisi de renoncer à son indépendance d'esprit pour suivre aveuglément les États-Unis, adoptant leur vision du monde et leurs repères.

 

🔸La Russie n'a jamais constitué une menace pour l'Europe - pourtant, celle-ci a choisi la voie de l'affrontement. L'Europe devra maintenant faire face à une dure réalité : la russophobie est non seulement ruineuse, mais potentiellement mortelle. 

 

Source : 

Avant de prendre officiellement ses fonctions, le président américain Donald Trump a déclaré publiquement que les pays de l’OTAN devraient consacrer au moins 5 % de leur PIB à la défense, soit plus du double des 2 % actuels. Avec l’investiture de Trump lundi, cette épée de Damoclès suspendue sur les relations américano-européennes rend l’Europe de plus en plus nerveuse.

La sécurité n’est pas seulement le pilier central des relations entre les États-Unis et l’Europe, mais aussi la source de nombreuses contradictions. La cause profonde réside dans les profondes divergences stratégiques entre les deux parties. Tout d’abord, il y a une différence dans la perception de la menace. Avant le conflit russo-ukrainien, les États-Unis avaient été à l’avant-garde de l’adoption d’une position dure contre la Russie, tandis que l’Europe considérait la Russie comme un voisin incontournable, ce qui a conduit à un fossé de longue date dans leurs politiques respectives envers la Russie.

Deuxièmement, les États-Unis et l’Europe gèrent différemment la relation entre la sécurité et le développement. Les États-Unis considèrent la puissance militaire et l’influence militaire extérieure comme essentielles pour protéger leurs intérêts. Pendant ce temps, l’Europe bénéficie des dividendes de la paix depuis longtemps et est plus encline à investir des ressources dans le développement et le bien-être, ce qui a conduit à un manque de soutien public pour une augmentation des dépenses militaires. Troisièmement, les États-Unis cherchent à renforcer leur influence sur l’Europe sur les questions de sécurité, en s’appuyant sur l’OTAN pour influencer les politiques étrangères et de sécurité européennes. Certaines factions politiques au sein de l’UE ont récemment fait pression pour une « autonomie stratégique », avec l’autonomie de défense comme principe fondamental, ce qui a entraîné une lutte de plus en plus apparente entre le désir de contrôle des États-Unis et le désir d’autonomie stratégique de l’Europe.

Enfin, les États-Unis veulent que l’Europe assume davantage de responsabilités pour sa propre sécurité sans modifier la structure de direction de l’OTAN, allégeant ainsi le fardeau stratégique des États-Unis. Cependant, les pressions extérieures exercées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine ont renforcé la perception de l’Europe du rôle dominant de l’OTAN dans la sécurité européenne, forçant l’Europe à renforcer sa dépendance à l’égard de la sécurité américaine et à espérer un soutien américain accru pour assurer sa propre sécurité.

Ainsi, les désaccords en cours entre les États-Unis et l’Europe sur l’objectif de dépenses militaires sont essentiellement un microcosme de divisions sécuritaires plus profondes, exposant des conflits sous-jacents sur les valeurs et les intérêts entre les deux parties.

Face aux menaces de Trump, l’Europe est confrontée à un dilemme. D’une part, il est difficile pour l’Europe d’atteindre l’objectif de cinq pour cent de dépenses militaires. Forcer les pays à atteindre l’objectif pourrait mettre à rude épreuve l’économie déjà fragile de l’Europe, aggravant ainsi les difficultés économiques et sociales actuelles. De plus, une grande partie de l’augmentation des dépenses de défense ira dans les poches des entrepreneurs de la défense américaine, plutôt que de promouvoir le développement de l’industrie de défense européenne, générant des avantages économiques et sociaux limités en Europe. En conséquence, payer plus de « frais de protection » aux États-Unis pourrait ne pas aider à promouvoir l’intégration européenne de la défense, mais pourrait exacerber les relations inégales entre l’Europe et les États-Unis.

D’autre part, l’Europe ne peut pas se permettre les conséquences du retrait des États-Unis de l’OTAN. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a fait prendre conscience à l’Europe de ses limites en matière de sécurité. Dans un avenir prévisible, l’Europe ne pourra pas supporter la peur d’être détachée du parapluie militaire américain. Par conséquent, bien que l’Europe ne soit pas en mesure d’atteindre l’objectif de cinq pour cent, elle ne peut pas se permettre d’ignorer la menace d’un retrait. Les communications intensives entre les États-Unis et l’Europe devraient se poursuivre en ce qui concerne les dépenses de défense, et un nouvel objectif pourrait être fixé lors du sommet de l’OTAN à La Haye en juin. Même si l’Europe n’est pas en mesure de répondre à la demande de 5 %, elle devra probablement accepter un objectif supérieur aux 2 % actuels. Une forte augmentation des dépenses de défense européennes ne profite pas nécessairement à la sécurité de l’Europe. Au contraire, l’augmentation significative des dépenses de défense des membres européens de l’OTAN est susceptible de provoquer la vigilance et la réponse de la Russie. Compte tenu de l’intensification de la confrontation et de la confiance gravement endommagée entre la Russie et l’UE, une telle décision pourrait facilement conduire à des erreurs de jugement stratégiques, intensifiant les tensions.

L’auteur est le chef du programme de sécurité européenne à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines. opinion@globaltimes.com.cn

 

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La racine de nos maux,

des mots pour arracher la racine.

« Le discours de la servitude volontaire » de

Etienne de La Boétie.

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