Qu'est-ce qu'on voit comme cons ! Mais je vois aussi de plus en plus de personnes intelligentes.
Quand je vois une personne qui, à chaque réponse qu’on lui donne, pose une nouvelle question, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui ressent le besoin de comprendre, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui a compris quand elle n’a pas compris ou quand elle a compris, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui, par son besoin de sens, essaie de rationaliser tout ce qui pénètre sa conscience, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui vit pour chercher la cause des causes à tous les problèmes qu’elle identifie, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui possède une conscience forte, incorruptible, qui cherche la vérité et refuse de se laisser endormir, s’interdisant ainsi de vivre en esclave sans le savoir, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui se sait exister, d’une intensité telle qu’elle en est déstabilisée, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui vit pour traquer l’injustice et faire triompher ce qu’elle trouve juste et donc vrai, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui, par son besoin de comprendre, veut aussi saisir ce que ressentent les autres et comment ils pensent, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne capable de séparer systématiquement sa raison de ses émotions pour prendre le recul nécessaire face à ce que ses yeux voient et ses oreilles entendent, la rendant ainsi difficilement manipulable et lui permettant de penser objectivement, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne dont l’objectif vital est la recherche de la vérité, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui, motivée par cet objectif de vérité, doute de toutes celles qu’on lui présente ou qui s’imposent à ses sens, sans pour autant s’égarer et finir par ne croire personne, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne émerveillée par ce qu’elle a compris et par les prises de conscience qu’elle réalise, à tel point qu’elle en ressent un vertige intérieur, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne dont la conscience tente de tout comprendre, y compris ce qui n’est pas conscient, comme s’il cherchait à construire un pont entre son conscient et son inconscient, mon cerveau voit une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui a une nouvelle interrogation à chaque réponse qu’elle obtient, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui fait des liens entre les événements de sorte à avoir une vision globale des problèmes et à arriver plus vite que les autres à la bonne conclusion, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne émerveillée devant le fait de contempler un ciel étoilé, car elle prend immédiatement conscience de sa place dans cet univers incommensurable, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne capable de se demander si elle rêve ou non et d’arriver à la conclusion de Descartes, c’est-à-dire qu’une chose est certaine : elle pense, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne capable de suspendre son jugement devant tous les récits qui parviennent à ses oreilles, y compris ceux de l’autorité, des dogmes ou de la doxa, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne capable de flexibilité intellectuelle, c’est-à-dire de remettre en question ses croyances les plus profondes et d’écouter sincèrement ceux qui pensent différemment, je vois une personne intelligente.
Quand je vois une personne qui possède toutes les capacités à peine citées, sans avoir besoin d’aide pour les faire mûrir, et qui les développe naturellement et seule, mon cerveau, en plus d’être admiratif, voit une personne intelligente.
Alexis Haupt