♦️ Le contre-feu c'est initialement une tactique de pompiers qui consiste à combattre le feu par le feu : allumer un nouveau feu pour faire cesser un incendie.

Ce nouveau feu est ainsi délibérément allumé non loin du premier, dans le but de brûler tout ce qui pourrait venir nourrir le feu initial, et ainsi contenir la propagation de ce dernier et le rendre plus facile à maîtriser.
 

➡️C'est finalement pareil dans la sphère informationnelle et médiatique : pour faire oublier quelque chose ou au moins le reléguer au second plan, faites plus de bruit avec une information qui viendra, par sa viralité et son écho, remplacer l'événement initial et occuper l'espace médiatique. 

♦️Le contre-feu finalement c'est : faire taire le bruit initial par plus de bruit ailleurs.

L'objectif n'est alors pas de donner une information d'importance (au contraire, il faut seulement qu'elle soit suffisamment capable de "buzzer" et faire du bruit) ou de convaincre de quelque chose, mais seulement de changer de sujet et déporter l'attention. 

🔎 Dans les faits médiatiques récents, décortiquons en 𝟯 𝗲́𝘁𝗮𝗽𝗲𝘀 l'exemple de ce qui pourrait ressembler à un excellent contre-feu :

1️⃣ Médiapart publie, le 18 mars 2025, une enquête sur les coulisses de l'émission "Touche pas à mon poste" et du comportement de son animateur

2️⃣ Le lendemain, Paris Match fait sa couverture sur la présupposée nouvelle romance de ce même animateur 

3️⃣ Résultat : ce timing permet à la seconde information de venir effacer et mettre au second plan la première, moins virale.

Alors, contre-feu orchestré ou non, la vraie question est ailleurs : pourquoi donnons-nous autant d'importance à des choses qui en ont finalement si peu, et comment cela est rendu possible ?

➡️𝗦𝘂𝗿𝗰𝗵𝗮𝗿𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗹'𝗲𝘀𝗽𝗮𝗰𝗲 𝗶𝗻𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲𝗹 : de l'information, tout le temps, partout, et donc une temporalité qui permet cette sur-charge et sur-compensation d'une information par une autre.

➡️ 𝗘𝗰𝗼𝗻𝗼𝗺𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗹'𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 : cette surcharge fait de notre attention une denrée rare. Aussi, tout est bon pour la capter, même ce qui paraît être le plus insignifiant.

➡️ 𝗗𝗲𝘀 𝗿𝗲́𝗳𝗹𝗲𝘅𝗲𝘀 à adopter pour se protéger contre ces feux :

✔️ Ne pas prendre l'information isolée et "brute" mais s'interroger sur son contexte et la temporalité de sa diffusion

✔️ Se demander, aussi et avant de repartager et donner de la visibilité à l'information en question, si c'est finalement vraiment celle que l'on souhaite valoriser.

Cela ne permet pas d'éteindre tous les feux ou d'éviter l'incendie, mais au moins d'en avoir conscience et de 𝗰𝗵𝗼𝗶𝘀𝗶𝗿 les feux que l'on nourrit !

 
Post , influence et lutte informationnelle. 

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