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Les Réalités d'Arkébi
8 janvier 2017

- Des paradis fiscaux étonnamment rentables pour les banques françaises

 

En mai dernier, le journal Le Monde décrivait, grâce aux « Panama Papers », les étonnantes pratiques des banques françaises dans les paradis fiscaux. On y a appris, entre autres, que la Société Générale a administré plus d’un millier de structures offshore, qu’un prête-nom utilisé par la BNP est impliqué dans des circuits de corruption liés à la vente d’armes ou que le Crédit Agricole a contraint le cabinet Mossack Fonseca à mentir aux autorités des îles Vierges, pour protéger un client.  

Quelques mois auparavant, en mars, un rapport mettait un chiffre sur le phénomène : en 2014, les cinq principales banques françaises ont réalisé un tiers de leurs bénéfices à l’étranger dans des « pays à basse fiscalité ». Soit tout de même près de cinq milliards d’euros (sur un total de 15,3 milliards). Trois ONG (le CCFD, Oxfam et le Secours catholique) et un réseau anticorruption (la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires) ont compilé les données publiées par les banques depuis le vote en 2013 d’une directive européenne sur la transparence.

Capture #102 - 'Des paradis fiscaux étonnamment rentables pour les banques françaises I AlterEco+

La BNP Paribas et la Société générale sont en tête du palmarès : elles ont réalisé dans les paradis fiscaux respectivement 2,4 milliards et 1,3 milliard d’euros (voir graphique). Si l’on regarde pays par pays, c’est surtout au Luxembourg (1,7 milliard d’euros) et en Belgique (1,66) que les cinq grandes banques françaises prospèrent, mais aussi à Hong Kong, Singapour, en Irlande, etc.

Deux fois moins d’impôts à taux de profit égal

Ces pays ne sont pourtant pas leurs plus gros marchés : les banques françaises n’y réalisent qu’un quart de leur chiffre d’affaires à l’étranger, elles n’y comptent qu’un sixième de leurs employés. « Les activités dans les paradis fiscaux sont donc 60 % plus lucratives que dans le reste du monde », écrivent les auteurs du rapport. Il est ainsi édifiant de comparer la « productivité » d’un salarié d’une banque française en Irlande à celle d’un salarié ailleurs dans le monde ou sur le sol français (voir graphique). La palme revient aux salariés de BPCE : un employé installé à Dublin rapporte à sa banque 1,8 million d’euros par an, c’est 31 fois plus que la moyenne.

Capture #103 - 'Des paradis fiscaux étonnamment rentables pour les banques françaises I AlterEco+

Si l’on raisonne non plus par salarié mais par rapport au chiffre d’affaires, c’est cette fois la « Sogé » qui remporte le concours : ses activités offshore lui rapportent quatre fois plus que celles dans les autres pays. En revanche – et cela tombe sous le sens –, les banques payent dans ces paradis moins d’impôts qu’ailleurs : les auteurs ont calculé qu’à taux de profit égal, elles y payaient deux fois moins au Fisc.

Après les révélations des « Panama Papers » les patrons des grandes banques françaises ont martelé qu’il s’agissait de pratiques « d’un autre temps »… Pourtant, selon les données que les sociétés ont elles-mêmes publiées, elles comptaient, en 2015, 641 filiales dans des paradis fiscaux… Contre 577 en 2014.

Pour rappel : selon un rapport parlementaire, l’évasion fiscale représente pour le budget de l’Etat un manque à gagner compris entre 40 et 60 milliards d’euros chaque année. C’est presque l’équivalent du budget de l’Education Nationale (69 milliards en 2017), le premier poste de dépense de l’Etat.

Jean Saint-Marc


http://www.alterecoplus.fr

Franceparadisfiscaux-images

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